« Il n’y aura pas d’exploitation politique de l'affaire. » Ce sont les mots d'un député de la majorité, présent ce mercredi matin lors de la réunion de la commission des Finances de l'Assemblée, dont Eric Woerth est le président.
Celui qui fut trésorier en 2007 de la campagne de Nicolas Sarkozy a pris la parole pour s’expliquer. Eric Woerth admet, comme devant les enquêteurs, avoir manipulé de l’argent en liquide, mais pas de lien avec la Libye selon lui.
Il conteste donc sa mise en accusation, et ses explications ont manifestement convaincu. « Nous l’avons écouté et nous le soutenons », explique un député du parti de M. Woerth, Les Républicains (LR).
Un parlementaire respecté par ses pairs
« Nous n’intervenons pas dans le cours d’une instruction judiciaire », réplique le député La République en marche (LREM) Gilles Le Gendre. Pas question de lui demander de quitter la présidence de la commission - en tout cas pour l’instant.
Même son de cloche du côté du député FN Sébastien Chenu : « Je pense qu’il faut attendre que la justice passe. Si Eric Woerth était condamné, eh bien évidemment cela remettrait en cause sa capacité à présider la commission. S'il ne l’était pas, eh bien il continuera son chemin. Je ne vais pas m’acharner. »
Parlementaire respecté dans les rangs du palais Bourbon, M. Woerth, qui a aussi été ministre, a en effet été mis trois fois en examen dans les affaires de l’hippodrome de Compiègne et Bettencourt. A trois reprises, il a été relaxé.