France: l'Etat s'engage à reprendre 35 milliards d'euros de dette de la SNCF

Les syndicats de cheminots ont défilé vendredi à Matignon devant le Premier ministre. Edouard Philippe a confié aux syndicats plusieurs engagements et a confirmé que l'Etat reprendrait 35 milliards d'euros de dette de la SNCF. Avec ces annonces, il entend montrer son ouverture même s'il reste inflexible sur certains points.

Les syndicats ont déjà révélé ce qui leur avait été confié et il s’agit principalement d’engagements budgétaires. La dette de la SNCF avoisinera les 55 milliards d’euros en 2022, le Premier ministre a annoncé une reprise de 35 milliards à cette échéance.

Edouard Philippe s’est aussi engagé sur la question des investissements consentis par l’Etat pour rénover le réseau : 3,8 milliards par an pendant dix ans, contre 3,6 milliards évoqués jusqu’à présent.

Le Premier ministre est resté inflexible sur la suppression du statut des cheminots, l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs et la transformation de la société publique SNCF en société anonyme.

Les choses bougent pour le syndicat Unsa, qui se réjouit aussi du fait que certaines de ses propositions ont été retenues. Sur les avantages que les cheminots qui passeront de la SNCF au privé pourront conserver, par exemple. L’Unsa envisage dès lors une éventuelle sortie de grève, la décision sera prise « rapidement. »

Le statut des cheminots, un point de blocage

Du côté de la CGT en revanche, la reprise de la dette est jugée importante, mais elle aurait dû être totale. Elle estime qu'il ne s'agit en aucun cas d'un cadeau fait aux cheminots. La suppression du statut des cheminots reste un point de blocage. Mais il y en a d’autres également. La CGT demande des engagements écrits de la part du gouvernement, sur des points de protection sociale des cheminots notamment.

Quant à SUD-Rail, ses représentants estiment que les annonces faites étaient attendues et qu’elles ne peuvent donc en aucun cas être considérées comme des avancées.

Une rencontre tripartite, Etat-syndicat-patronat, sera organisée début juin pour préparer les négociations sur la convention collective du secteur, auxquelles l'Etat se cantonnera ensuite au rôle d'observateur. D’ici-là, la grève, commencée il y a presque deux mois, continuera.

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