« Il faut entretenir la mémoire des blessures, mais aussi celle des résistances – ouvertes ou souterraines. Car les esclaves ne se sont jamais résignés à leur condition. La mémoire des meurtrissures est encore à vif. C’est la mémoire des corps et des destins brisés, les corps mécanisés, les corps martyrisés et nous ne devons pas les oublier.
« Mais il faut aussi entretenir la mémoire des résistances, car le seul choix des esclaves a toujours été la liberté, que ce soit par la religion, par la musique et la poésie ou par la lutte. Laquelle n’était pas purement physique, mais d’abord morale en ce qu’elle visait à préserver, au sein de la servitude, un espace au moins intérieur – minimal, bien entendu, mais décisif – de liberté intellectuelle ou spirituelle. Avant de conquérir un droit à la reconnaissance politique, les esclaves ont inventé des modes d’expression, notamment musicaux, qui sont devenus universels : la résilience est d’abord passée par la créativité. »
Pendant la cérémonie, à Paris, Édouard Philippe, ancien maire du Havre qui était un haut lieu de la traite négrière, a également qualifié « d'immense » la « tâche » de la future Fondation pour la mémoire de l'esclavage. Cette institution présidée par l'ex-Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault sera créée cette année, comme annoncé le 27 avril par le président Emmanuel Macron.
Une cérémonie chargée de symboles, avec son protocole, un moment de recueillement, le dépôt de gerbe de fleurs devant une sculpture, les discours et les lectures.
Le 10 mai est traditionnellement en France la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions », à la suite d'une loi de 2001 par laquelle la France « reconnaît la traite et l'esclavage comme crime contre l'humanité »