« Je me réjouis qu'ils se réjouissent ». Ironique Edouard Philippe quand il entend les syndicats crier « victoire » après avoir obtenu ce rendez-vous. Les échanges seront en tout cas très cadrés.
Les limites sont déjà posées. « On va se parler sans remettre en cause ce qui a été voté à l'Assemblée », précise l'entourage d'Edouard Philippe. Pas question donc de revenir sur la réforme du statut des cheminots ou sur l'ouverture à la concurrence.
En revanche, la porte reste ouverte pour « discuter de la dette » répète Matignon. C'est un peu la carotte brandie devant les syndicats : l'Etat pourrait reprendre tout ou partie des 50 milliards d'euros de dette.
Et puis l'avenir des cheminots qui passeraient sous pavillon privé reste aussi à discuter. La voie du compromis reste donc étroite. Le chef du gouvernement, qui a croisé des cheminots en colère lors de son déplacement dans le Cher la semaine dernière, n'entend pas céder un pouce de terrain.
« Les syndicats sont déterminés, nous aussi », lâche un proche du Premier ministre, qui ajoute : « A la sortie, on ne s'attend pas à qu'ils disent " c'est bon, on arrête tout ".»
► (RE)ECOUTER :Pourquoi la réforme de la SNCF fait du sur place (Aujourd'hui l'économie)