Avec notre envoyé spécial au camp de la Villette, Pierre Olivier
Sous le périphérique, dans le nord-est de la capitale française, une forêt de tentes borde désormais les rives du canal Saint-Denis. Un seul point d’eau a été installé par la mairie de Paris, pour 2 000 personnes installées ici.
A quelques pas, autour d’un babyfoot chancelant, une poignée de jeunes hommes joue pour oublier ces conditions de vie. « C’est la catastrophe. Pour manger, on organise des tours à l’endroit où les associations viennent. Pour les douches, on fait aussi des tours. C’est difficile », confie Ibrahim, un Soudanais de 30 ans.
« Il faut arrêter de se rejeter la balle et la responsabilité »
Thomas, de la Ligue des droits de l'homme, décrit une situation catastrophique. La faute à l'éloignement selon lui : « Ici, on est vraiment loin de tout, loin de toute habitation dans Paris, sous l’autoroute. Ce qui fait que ça ne dérange personne, ni l’Etat ni la mairie, de les laisser là un peu trop longtemps. »
Et d'accuser les autorités de ne pas prendre la mesure du problème : « Les conditions sont à un tel niveau d’indignité qu’à un moment donné, il faut arrêter de se rejeter la balle et la responsabilité ; qui doit les prendre en charge, etc. Les deux, tant les services municipaux que l’Etat, doivent faire quelque chose. »
Depuis un mois maintenant, chaque vendredi, la maire de Paris, Anne Hidalgo, se rend sur place. Mais sans une action préalable de l’Etat pour reloger ces migrants, elle se dit impuissante : « Pour l’instant, nous n’avons absolument aucune feuille de route en ce qui concerne la mise à l’abri des personnes qui sont ici. »
→ Écouter sur RFI : Le camp de migrants de la Villette à Paris