Avec notre envoyé spécial à Glaire, Julien Chavanne
Aux paillettes du meeting d'Epinal du chef de l'Etat, Edouard Philippe a, lui, préféré des petites salles, sans caméras. D'abord devant une soixantaine d'apprentis à Charleville-Mézières, puis face à une trentaine d'élus de petites villes dans un gymnase de Glaire.
Assis, micro en main, le Premier ministre se montre à l'écoute des préoccupations concrètes de cette France rurale. Travailleurs détachés, accord commercial avec l'Amérique du Sud, délocalisations... les inquiétudes sont nombreuses, les solutions plus rares. Mais pour le chef du gouvernement, l'important, c'est de se parler. « On a rarement une discussion tranquille, nuancée, et une discussion, pas un discours, consacrée à l’ordre », souligne-t-il.
Edouard Philippe fait en réalité le service après-vente de l'action du gouvernement. Un an avant les Européennes, l'opération a évidemment des visées électorales.
Aurélie Lamere est adjointe au maire d'une ville de 5 000 habitants. Elle est lucide sur les intentions de l'exécutif : « Ça serait quand même un peu naïf de le nier. Je pense qu’à un moment voilà, on n’est pas devant des lapins de six semaines, donc forcément je pense qu'effectivement derrière il y a des stratégies. »
La campagne d'Edouard Philippe pour les Européennes se veut donc discrète, modeste, et sur des terres difficiles, comme pour répondre aux critiques sur un pouvoir déconnecté des réalités quotidiennes.
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