Dans sa plainte aux policiers, la femme de 49 ans s'était déclarée victime de l'attaque du Bataclan. Elle racontait, entre autres, « les balles qui lui sifflaient aux oreilles » à l'intérieur de la salle de concert. Un récit qui n'était en réalité qu'un agrégat de tous les vrais témoignages qu'elle avait entendus pendant des mois.
Car l'affabulatrice avait rejoint, dès sa création en novembre 2015, l'association de victimes Life for Paris (LFP). D'abord bénévole, elle avait falsifié des justificatifs et était même allée jusqu'à reproduire une facture du concert, afin de se faire reconnaître comme victime. Un statut qui lui permettra, quelques mois après les attentats, d'obtenir 25 000 euros du fonds de garantie des victimes du terrorisme et plus de 13 000 euros de l'assurance-maladie.
Elle avait également été embauchée en contrat à durée déterminée pendant 9 mois par LFP… jusqu'à ce que plusieurs membres commencent à avoir des doutes sur la véracité de son histoire. Elle était notamment toujours dans la démesure lorsqu'elle racontait sa soirée au Bataclan.
Le tribunal de Créteil l'a condamnée à quatre ans et demi de prison ferme, une décision que LFP a de son côté saluée. « Escroquer la solidarité nationale et profiter de la souffrance des victimes de terrorisme, a fait savoir l’association sur sa page Facebook, […] sont des infamies que la justice a su aujourd'hui condamner fermement. »