« Sous les pavés, la plage », « Il est interdit d'interdire », « Perdre sa vie à la gagner », «Cours camarade, le vieux-monde est derrière toi» sont quelques-uns des messages de révolte qui ont fleuri sur les murs des facultés, des usines et des magasins au printemps 1968. Anonymes, inventifs, faciles à comprendre, ces messages ont fédéré les esprits.
Yvan Amar, linguiste, journaliste, et producteur de l'émission La Danse des mots sur RFI décode l'inventivité de ces slogans: « L’une des bonnes choses, aussi, c’était l’invention verbale. Même l’invention typographique. Je me souviens d’un slogan qui m’avait frappé et qui est resté l’un des slogans importants, qui disait : 'Cours camarade ! Le vieux-monde est derrière toi'. C’était très joliment écrit. Parce que, je me souviens que dans 'vieux-monde', il y avait un trait d’union entre 'vieux' et 'monde'. Comme si le vieux monde, c’était une idée en soi et qu’il fallait y échapper. Et courir, dans l’énergie de la course. Dans le fait qu’il y ait quelque chose derrière soi et que cette chose soit vieille, tout cela était, d’un seul tour de phrase, englobé dans cette formule magnifique. Et on courait… »
D'autres sont moins accessibles aujourd'hui sans contexte historique.
L'historien Philippe Artières a participé à l'exposition Images en lutte, actuellement présentée à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il revient, sur cette sentence « Je participe, tu participes, il participe, nous participons, vous participez, ils profitent » fait référence à la participation demandée aux salariés à l'entreprise par le général de Gaulle.