Le service national « sera universel, il concernera toute la classe d'âge et il sera obligatoire », a précisé Benjamin Griveaux aux micros de Radio classique et Paris première. Pour rappel, Emmanuel Macron avait promis lors de sa campagne présidentielle de rétablir un « service national obligatoire et universel » d'un mois pour l'ensemble d'une même classe d'âge.
Une promesse que le président français a réitérée, tout en précisant qu'il ne s'agit en aucun cas de « réinventer le service militaire », mais plutôt de donner « à la jeunesse de France des causes à défendre, des combats à mener dans les domaines social, environnemental, culturel ».
Mais ce projet, qui reste flou pour le moment, semble diviser dans les rangs mêmes de la majorité. Lundi 12 février, le président de la commission de Défense de l'Assemblée nationale Jean-Jacques Bridey a pointé qu'on « ne peut pas le rendre obligatoire pour des adultes » pour des raisons juridiques, évoquant la possibilité de « recours devant la Cour européenne des droits de l'homme ».
La question du coût et des capacités d'accueil
Militaires comme parlementaires sont d'accord il ne s'agit pas de « réanimer » le service militaires, telle que la France l'a connu jusqu'en 1999 avec la conscription. La défense de la France ne nécessite plus de lever des soldats « en masse ». Ce service voulu par Emmanuel Macron s'apparente d'avantage à une formation pratique et morale afin de renforcer la cohésion nationale et favoriser la mixité sociale.
Car le projet a germé après les attentats de 2015 quand des « jeunes ont pris pour cible d'autre jeunes » en plein Paris, rappelle un parlementaire. Un service national obligatoire d'un mois pour les garçons et les filles d'une même classe d'âge, soit près de 800 000 jeunes chaque année. C'était l'idée de base.
Problème : le coût d'une telle mesure, évalué à 3 milliards d'euros par an. Mas les capacités d’accueil posent aussi question : plus assez d'effectifs dans les armées pour encadrer autant de monde, pas assez de casernes pour les loger... A cela s'ajoute des difficultés juridiques et le risque d'un retour de « l'anti-militarisme, si ce service est vécu comme un contrainte », commente un ancien militaire.
Parcours citoyen
Résultat, les rapporteurs préconisent plutôt un parcours citoyen en 3 étapes de l'adolescence à l'âge adulte. Quatre semaines au total. Sensibilisation à la défense, et la citoyenneté dans les écoles, une semaine en « internat » pendant les vacances à l'âge de 16 ans. Et une dernière étape pour « inciter » les jeunes à rejoindre le Service civique déjà existant ou la Garde nationale à leur majorité.
Emmanuel Macron a chargé un groupe de travail de rendre des conclusions le 30 avril prochain.