Aéroport de Notre-Dame-des-Landes: victoire pour les uns, colère pour les autres

Mercredi 17 janvier, le chef du gouvernement français a signé l'arrêt de mort du projet de construction d'un nouvel aéroport dans l'ouest, à Notre-Dame-des-Landes. Edouard Philippe met ainsi fin à un demi-siècle de bras de fer juridique et de débat passionné. Un soulagement pour les zadistes, ces opposants au projet qui occupaient la zone. Mais tous les habitants ne sont pas sur cette ligne, loin de là.

Mercredi 17 janvier 2018 à Paris, le gouvernement a annoncé l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, et les opposants au nouvel aéroport ont exprimé leur joie. Mais plusieurs questions restent néanmoins ouvertes.

Tout d’abord concernant la ZAD, la «zone d'aménagement concerté» devenue pour ses occupants «zone à défendre». Depuis des années, sur la zone du projet, des gens cultivent les terres, élèvent des moutons, construisent des cabanes et vivent ensemble, non pas chacun dans son coin, mais en prenant collectivement des décisions.

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Que va faire le gouvernement face à cette situation ? Une évacuation brutale ne semble pas se dessiner. Le gouvernement a annoncé que les habitants de la ZAD ont jusqu’au printemps pour quitter la zone ou régulariser leur situation.

La ZAD va-t-elle devenir un endroit comme les autres, ou y a-t-il la possibilité de continuer des expériences sociétales et communautaires sans pour autant se trouver dans une situation illégale ?

D’autres expériences, dans le passé, ont prouvé que c’est possible. Certains citent l’exemple du Larzac, où un conflit emblématique au début des années 70 a trouvé une issue paisible. Les terres y sont encore aujourd’hui gérées collectivement.

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L’autre question, c'est la situation en matière d'infrastructures. Le gouvernement prévoit de mener la modernisation de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique en lieu et place du nouvel aéroport. Comment gérer la nuisance du bruit ?

Certains spécialistes cités dans le récent rapport des médiateurs disent que oui, il y aura des solutions acceptables par tous. Mais les plus farouches pro-transfert, ceux qui voulaient absolument ce nouvel aéroport, n'ont pas dit leur dernier mot.

Ils ont déjà annoncé qu’ils réfléchissent à « leur conduite à tenir ». Vont-ils initier des actions en justice ? Créer à leur tour une ZAD, cette fois-ci sur le site de l’aéroport nantais, comme certains l'évoquent ironiquement ? A suivre...

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