Avec notre envoyée spéciale à Calais, Valérie Gas
Certaines associations d’aide aux migrants ont préféré ne pas venir : Utopia 56 et l’Auberge des migrants avaient annoncé dès la veille qu’elles n’enverraient personne. Au dernier moment, après les discours d’Emmanuel Macron, Médecins du monde a pris la même décision.
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Et c’est par la voix du représentant d’Human Rights Watch que le sujet de ces défections a été abordé :
« Cela montre très clairement qu'il y a un malaise, une tension comme vous l'avez souligné...», commence le porte-parole, coupé par le chef de l'Etat : « C'est dur de dialoguer avec quelqu'un qui n'est pas là. Les gens qui ont fait le choix de ne pas être là, ils font le choix de ne pas dialoguer. »
Emmanuel Macron ne veut pas endosser la responsabilité de ce rendez-vous manqué. L’une des explications au malaise, c’est la circulaire qui autorise des agents préfectoraux à recenser les migrants dans les centres d’accueil. Pour le représentant du Secours catholique, c’est inacceptable :
« Cette loi que vous souhaitez, interpelle-t-il, cette circulaire qui piétine la sacralité de l'accueil, tout cela n'est pas mené en notre nom. »
Mais Emmanuel Macron riposte avec une pointe d’énervement : « Les gens qui parlent de rafles, les gens qui parlent de police sont mensongers et indignes du débat. »
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Le face-à-face a duré près de deux heures. Et pour le représentant de l’association Salam, « c'est quand même peut-être l'occasion pour le mouvement associatif de travailler ensemble, parce qu'en face de nous on a un président qui a mûri son projet. Et bien nous, il faut qu'on soit collectivement forts pour amender certains points de vue ».
Le débat sur la loi asile et immigration n’est pas fini.