La procédure ne fait simplement que suivre son cours. C'est la réaction du trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, qui s'est voulu rassurant suite aux informations de mise en examen de son parti, révélées par le quotidien Le Monde et le site Mediapart. « Ça va nous permettre de démontrer notre innocence la plus totale », assure-t-il.
Le parti est inculpé en tant que personne morale pour « abus de confiance » et « recel d'abus de confiance ». Depuis deux ans, une enquête cherche à déterminer si les fonds mis à disposition par le Parlement européen pour rémunérer les collaborateurs des eurodéputés ont servi au parti. Les enquêteurs auraient notamment mis la main sur une lettre adressée par Wallerand de Saint-Just à Marine Le Pen le 16 juin 2014, après le triomphe du parti aux Européennes, où il évoquerait des « économies importantes grâce au Parlement européen ». Les policiers décrivent un système « frauduleux impliquant plusieurs cadres du FN ».
Mais pour Wallerand de Saint-Just, le procès est instruit de manière partiale par la juge d'instruction, Claire Thépaut, « parce qu’elle est membre du syndicat de la magistrature ». « Nous sommes le seul pays au monde où des magistrats appartenant à un syndicat d’extrême gauche jugent ou vont juger des adversaires politiques », argue-t-il. Le parti frontiste dit avoir demandé la récusation de la juge d'instruction, mais celle-ci a été jugée irrecevable par la cour d'appel le 23 novembre dernier.