Référendum en Calédonie: les doutes du secteur économique de l'archipel

Edouard Philippe sera en Nouvelle-Calédonie à partir du vendredi 1er décembre. Le Premier ministre se rend sur cet archipel français de l'océan Pacifique, situé à 18 000 kilomètres de Paris, pour suivre l'avancée de l'organisation du référendum sur l'avenir du territoire. Une consultation censée se tenir avant novembre 2018, et qui inquiète les acteurs économiques sur place.

Avec notre envoyé spécial à Nouméa,  Julien Chavanne

Deux siècles après la colonisation, les Néo-Calédoniens décideront de rester ou non dans le giron de la France d'ici un an. Une perspective qui inquiète notamment le secteur économique de cet archipel de l'océan Pacifique.

Si le tourisme est encore peu développé et le nickel, la richesse de l'île, est en baisse sur les marchés, l'économie calédonienne se porte bien. Mais pour combien de temps ? se demandent les chefs d'entreprise rencontrés par RFI.

Lionel Trault, par exemple, a ouvert un club de plongée à Nouméa il y a 14 ans. Les affaires sont moins bonnes, dit-il : « Personne ne sait où on va. Ça doit freiner les gens pour venir, pour investir. C’est compliqué ces derniers temps. »

« Généralement, les week-ends, pendant cette période, vous êtes obligé de réserver 15 jours à l’avance. Sinon, vous n’avez pas de place, explique Lionel. Là, maintenant, en début de semaine vous appelez ; on a encore de la place. »

« On n'est absolument pas rassurés par nos politiques »

Lionel voulait ouvrir un nouveau magasin, mais impossible de trouver une banque prête à l'aider. Un cas loin d'être isolé. Chérifa Linossier représente un millier de petites et moyennes entreprises locales et n'a aucune idée de ce qui l'attend.

« Aujourd’hui, non seulement c'est le flou, dit-elle, mais en plus on n'est absolument pas rassurés par nos politiques, qui aujourd’hui sont concentrés sur le référendum et n’ont pas du tout défini de stratégie économique pour le pays. »

Malgré ses alertes, Chérifa Linossier a l'impression d'être oubliée par le pouvoir : « Si on n’y va pas avec notre bâton de pèlerin, en métropole, pour défendre nos dossiers directement, eh bien on n’est pas entendus et on n’est pas écoutés. »

« On n’est déjà pas écoutés par nos élus locaux, mais en plus on n’est pas écoutés au niveau national », considère-t-elle. Dans son programme officiel, M. Philippe n'a pas prévu de se rendre dans des PME lors de sa visite.

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