Au Congrès des maires de France, Marine de la Moissonnière
Emmanuel Macron a d’abord cajolé les maires français, leur répétant qu’il avait besoin d’eux, reconnaissant la valeur de leur travail sur le terrain et s’excusant pour les maladresses de l’été dernier. « Des mesures annoncées brutalement, sans concertation », a-t-il reconnu.
Mais sur le fond, le président français n’a rien lâché. « Ce que je vais vous dire aujourd'hui a vocation non pas à vous satisfaire automatiquement, non pas toujours à vous contenter, mais cela a vocation en tout cas à être appliqué », a-t-il déclaré dès le début de son discours. L'Etat doit assumer ses engagements budgétaires, martèle-t-il.
Le président s’est donc contenté de redire que l’Etat compensera la suppression de la taxe d’habitation. « Les communes ne perdront pas un centime », a-t-il promis. Des communes qui ne seront pas non plus obligées de fusionner. Le chef de l’Etat a également annoncé une « refonte globale de la fiscalité locale » d’ici à 2020.
Accueilli par les sifflets d’une partie de la salle et par les critiques des dirgeants de l'Association des maires de France et de la maire de Paris, Anne Hidalgo : « Vous le savez, M. le Président, nous sommes des solutions et pas des problèmes », a-t-elle lancé.
Emmanuel Macron est finalement reparti sous les applaudissements, mais certains maires étaient déjà partis depuis bien longtemps, pas du tout convaincus par ce qu’ils ont entendu. « De l’enfumage », a lancé un élu à RFI. « Il n'apporte aucune réponse aux inquiétudes que l'on a. C'est insupportable. »
D’autres, en revanche, se disaient séduits par le « discours de vérité » du président, estimant qu’il faut désormais lui donner du temps pour voir s’il va bien tenir parole. « Il a été clair, pas de langue de bois, on n'a pas tourné autour du pot, estime l'un des élus. Aujourd'hui, il m'a redonné confiance, alors moi je dis : chapeau. On a un pilote dans l'avion. »
Enfin certains sont plus nuancés, comme Patrice Vernhettes, maire de Saint-Mars-la-Brière :
Emmanuel Macron s’est engagé à revenir chaque année au Congrès des maires de France pour « rendre des comptes ».