Avec notre envoyé spécial à Fort-de-France, Julien Chavanne
Edouard Philippe souhaite recevoir dans les Antilles françaises un meilleur accueil que celui réservé à Emmanuel Macron. En visite dans les îles touchées par les ouragans, le président français avait été accueilli par des habitants en colère, dénonçant un gouvernement qui avait tardé à agir. La situation a changé depuis. Le quotidien de la population s'est amélioré.
« On sort de la phase d'urgence. Il faut maintenant se projeter dans le temps de la reconstruction », estime l'entourage du Premier ministre. Etat d'esprit : « Le temps de la polémique derrière nous. » Le programme du déplacement se veut consensuel. Au cours de ces trois jours, Edouard Philippe va répéter le message et tenter de rassurer une population qui espère vite retrouver une vie normale.
A Saint-Martin, on en est loin. Il reste des montagnes de déchets végétaux à brûler, des carcasses de voitures et des gravats dans les rues... Mais la rentrée scolaire aura bien lieu lundi. Les 8 500 élèves de l'île vont retrouver le chemin des classes, même si tous les établissements scolaires ne sont pas encore rouverts. Comme il l’avait promis, M. Philippe assistera à la rentrée des classes.
Cela prendra du temps, estime Edouard Philippe
Le chef du gouvernement s'affichera aussi aux côtés des entreprises du tourisme, durement touchées par les ouragans. Des intempéries qui ont également ravagé les plantations de bananes de Guadeloupe. Edouard Philippe devrait annoncer une nouvelle aide de 20 à 30 millions d'euros pour le monde agricole. En revanche, la question de la reconstruction s’annonce plus épineuse.
Question : comment reconstruire dans les zones à risques le plus rapidement possible, tout en respectant les normes anti-cycloniques ? C’est un sujet « touchy », sensible, reconnaît un membre du gouvernement qui suit le Premier ministre. Cela prendra du temps, estime Edouard Philippe, qui préfère ne pas s’engager sur une date limite pour la reconstruction.
Le chef du gouvernement ira plutôt tenter de faire passer un message aux collectivités locales : en substance, il leur dira de ne pas aller trop vite pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Le Premier ministre ira aussi apporter son soutien aux forces de sécurité et aux services de secours. Il rencontre samedi matin en Martinique des jeunes engagés dans l'armée.