France: expulsion d’un bidonville Rom à Marseille

Juste avant la trêve hivernale, les autorités ont expulsé des roms d’un bidonville à Marseille ce mardi 31 octobre. Des situations qui se répètent tout au long de l'année sans que des solutions soient envisagées, dénoncent les militants associatifs impliqués dans ce dossier.

A Marseille, ce mardi matin, les militants associatifs forment une chaîne à l'entrée du hangar abritant un bidonville, dans une zone industrielle du 10e arrondissement, la Capelette. Avec les CRS, le face à face est tendu.

L’expulsion en cours est dénoncée par Amarine Grippon de Médecins du monde : « à moins de 24 heures de la trêve hivernale, c’est une honte. Ces enfants, à la rentrée lundi prochain, leurs camarades ne les verront pas arriver. Ce sont des enfants qui ont droit à un toit, qui ont droit à une éducation, qui ont droit à la santé aussi ».

Sur des poussettes, dans des valises, les expulsés emportent ce qu'ils peuvent avec eux. Une minorité va être hébergée quelques jours dans des hôtels. Pour les autres, c'est l'incertitude : « on habitait ici, avec tout le monde. Moi j’ai deux enfants dans une caravane. Ils ont 5 ans et 7 mois », se désole un Rom qui va à présent se retrouver « dans la rue ».

Eternel recommencement

La suite, les nombreux militants associatifs qui suivent les populations roms la connaissent. Les bidonvilles reviennent et les nouvelles expulsions suivent, constate Bernard Eynaud, responsable local de la Ligue des droits de l'homme. « Rebelote, on répète éternellement le même scénario. Depuis à peu près 2011, on en fait un problème alors qu’on devrait le régler. De répondre à cette question-là comme on a pu le faire dans le passé, il y a déjà eu des bidonvilles à Marseille. »

On estime à 800 personnes le nombre de Roms à Marseille qui vivent dans des squats ou bidonvilles.


Début de la trêve hivernale

C’est ce mercredi 1er novembre que débute la trêve hivernale en France. Un répit de 5 mois pour bon nombre de Français. Le nombre de personnes délogées est en légère augmentation en 2016, soit 34 400. Sur les 15 dernières années, ce chiffre a augmenté de 140%, souligne la Fondation Abbé Pierre.

Mais au-delà des chiffres, derrière chaque expulsion il existe un visage, un morceau de vie. Heureusement certains en réchappent grâce au soutien d'associations. Rencontre dans un immeuble parisien du 17e arrondissement avec l'un de ces rescapés de l'exclusion, un homme meurtri et encore fragilisé.

(Re)lire : [Reportage] Le quotidien d’un bidonville de Roms en France

Partager :