La CFDT et la CFTC privilégiaient jusqu'à présent le dialogue à l'action ; ce sont pourtant elles qui ouvrent la semaine sociale, avec une mobilisation des routiers ce lundi 18 septembre. Ils veulent alerter le public et les politiques sur les dangers de la réforme du Code du travail à l'égard de leur profession. Une réforme qualifiée de véritable « erreur du gouvernement ». Les routiers dénoncent la « précarisation » du contrat de travail, la « concurrence déloyale », les « licenciements économiques facilités » pour les grands groupes.
Aucun blocage n'est pour l'instant prévu, mais une manifestation devant le ministère des Transports doit se tenir ce lundi. « Ce qu'on veut faire, c'est sensibiliser la population sur ce qui se passe par différents moyens : distribution de tracts un peu partout en France, des points de rassemblement à différents endroits où on va expliquer pourquoi on n'est pas d'accord, et on va également interpeller les députés puisqu'on invite à leur envoyer des formulaires », précise Christian Cottaz, secrétaire général adjoint de la CFDT Transports.
Les deux centrales attendent du gouvernement qu'il « bouge certains curseurs », faute de quoi le mouvement pourrait s'amplifier. Elles dénoncent notamment la « signature par des salariés lambda d'accords d'entreprise qui pourraient être inférieurs aux conventionnels », mais aussi le plafonnement des indemnités prud'homales, qui risque selon Christian Cottaz « d'encourager les entreprises voyous à provisionner ces sommes » pour être moins pénalisées. Le mouvement pourrait durer jusqu'à la fin de la semaine.
Au moins trois mois avant la validation des ordonnances
La seconde journée d'action est organisée par la CGT, jeudi 21 septembre, veille de la présentation des ordonnances en Conseil des ministres. Son secrétaire général, Philippe Martinez, entend jouer la montre et rappelle qu'il y a au moins trois mois qui séparent la validation des ordonnances et leur promulgation dans la loi.
Puis samedi 23 septembre, c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon, le leader du mouvement La France insoumise, d'appeler les Français à une marche contre ce qu'il qualifie de « coup d'Etat social ». Départ prévu à 14h place de la Bastille, à Paris.
Autre nouveauté : le rapprochement entre la CGT et FO. Les deux centrales ont appelé les chauffeurs routiers à une grève reconductible dès le lundi 25 septembre. La CGT a déjà donné le ton : les dépôts de carburant seront une cible.