Les usagers, mais aussi et surtout ceux qui travaillent dans le métro ou le RER sont exposés à une pollution qui peut engendrer de graves problèmes de santé, respiratoires et cardiovasculaires, s’inquiète la Fédération générale des transports-environnement du syndicat CFDT.
Cheveux en bataille sous un casque de protection et gilet fluorescent, Christophe travaille dans les tunnels de la station Châtelet-les-Halles, la plus polluée. Lui qui est dans la métallerie, a « le nez rempli de poussière noire » quand il va se doucher, le soir.
Ces agressions physiques, ils sont nombreux à les ressentir. Avant de vendre des viennoiseries dans les labyrinthes de la station Chatelet-les-Halles, Sofiane était vendeur de journaux sur les quais. Il explique que, quand « on rentre à la maison, on sent la poussière » de la station, « comme si on était au travail dans les égouts ». Il compare cette odeur à « du charbon ».
Poumons noirs
Outils en poche, un jeune ouvrier ignore l'étendue des risques sanitaires liés aux particules fines, mais il connaît bien l'origine de la pollution. « Vous avez des métros à pneus », explique-t-il. « C’est des systèmes de freinage, c’est pour ça que, quand vous êtes dans les tunnels, c’est noir au-dessus. C’est le vent qui monte la poussière noire et qui la colle aux murs ». Fataliste, il est certain que « si le plafond devient noir, [ses] poumons aussi vont le devenir ».
Torchon sur l'épaule, Sofia vend sandwichs et boissons. Elle témoigne à son tour : « on avale la poussière. On sent vraiment le goût de poussière dans notre bouche, tellement c’est irrespirable ».
Ce vendredi, gare du Nord, le syndicat des transports CFDT va distribuer des tracts affublés du slogan « respirer dans le métro nuit gravement à la santé » – détournement des messages qui barrent les paquets de cigarettes – afin de sensibiliser l'opinion.