« Lutte sociale et grève générale ». Sur fond de chants de manifestations, une jeunesse déterminée bat le pavé parisien, ce mardi 12 septembre. Les ordonnances travail sont dans le collimateur des manifestants et, derrière la réforme annoncée par le gouvernement, la « crainte de plus de précarité » se fait jour, explique François. Sur son panneau, on peut lire « protégez-vous ». Ce lycéen de l’Ecole alsacienne « a de plus en plus peur », entre ces ordonnances et la baisse des aides au logement, mais « y croit, c’est pour ça qu’on est tous là ».
Boulevard de l’Hôpital, les grenades lacrymogènes répondent aux jets de projectiles, mais globalement le défilé reste bon enfant. Ni masque, ni casque, Héloïse a simplement prévu son parapluie à fleurs, de quoi se protéger de la pluie qui disperse la fin de cortège. La jeune femme, qui travaille dans une association, se dit « déçue » par ce début de mandat Macron. Elle dénonce « l’entre soi très masculin, très blanc » d’un président français qui donne « très envie de rire ou de pleurer, quand il parle de féminisme ».
Déception aussi face à un premier défilé de rentrée clairsemé, même si certains ont l’impression de compter pour plusieurs comme Murielle, étudiante en histoire et économie à l’université Paris 1. « Je représente mes oncles, mes tantes, ma famille, je représente tout le monde » s’exclame-t-elle en riant. Ses parents « dans la fonction publique, ne peuvent pas manifester, du coup [elle] manifeste pour eux ».
D’autres préfèrent faire rimer le nom du président à toutes les sauces. Place de la Bastille, une pancarte demande à Emmanuel Macron de « rester aux Antilles », tandis qu’un étudiant en fin de manifestation conclut : « Le roi est nul ».