avec notre envoyé spécial à Nice, Stéphane Burgat
Chacun (re)vit le drame à sa manière. Pour ceux qui étaient présents ce soir-là sur la Promenade, comme pour ceux qui ont perdu un être cher, le temps s’est figé il y a un an. Et la reconstruction des uns, des autres – nous a témoigné une avocate – dépend beaucoup de l’acceptation ou non d’un suivi psychologique.
Mais il y a ces dénominateurs communs, ces comportements d’évitement, des lieux de foule, comme de simples rassemblements, que ce soit des spectacles, le cinéma ou même ce périmètre douloureux de la Promenade des Anglais… Refus catégorique de s’y rendre ou tentatives infructueuses, comme pour ce père de famille dont les enfants se cachent à bord de la voiture en lui criant de partir.
D’autres moins nombreux refusent, à l’inverse, de considérer la « Prom » comme un lieu maudit, mais comme une victime à part entière et les hommages qui sont prévus aujourd’hui sont à la fois crains et attendus car de mauvais souvenirs vont refaire surface. Mais il y a en même temps ce besoin - ce devoir même - de l’hommage aux victimes.
► à (re)lire: «La Prom’, j’y passe, mais je ne m’y promène toujours pas», le témoignage de Damien Allemand, journaliste à Nice-Matin
Une journée chargée pour le président Macron
La journée est décomposée en quatre séquences. Il y a d’abord un hommage participatif des Niçois qui, toute la journée dès 9 h du matin, peuvent déposer près de la Promenade des plaques de couleur bleu-blanc-rouge sur une longueur de 170 mètres, pour former un message aérien qui sera dévoilé vers 20 h.
Les familles des victimes devaient, elles, se retrouver à huis clos en fin de matinée pour une cérémonie interreligieuse, avant le défilé et l’hommage rendu dans l'après-midi en présence du chef de l’Etat, arrivant de Paris où il a présidé -en compagnie du président américain- le défilé du 14-Juillet. Le chef de l'Etat doit également rencontrer des proches des victimes de l'attaque au camion fou.
Une lecture de textes d'auteurs niçois ou évoquant Nice par des comédiens (François Berléand, Michel Boujenah, Patrick Chesnais, Michèle Laroque, Michel Legrand, Line Renaud, Patrick Timsit et Elsa Zylberstein), est également prévue. Puis la journée sera clôturée par un concert de l'orchestre Philharmonique de Nice et du Chœur de l'Opéra. Pas de feu d’artifice donc pour cette édition 2017, mais 86 faisceaux de lumière en hommage aux 86 victimes qui vont pointer vers le ciel.