Avignon: ouverture de rideau de la 71e édition du festival avec «Antigone»

Le 71è Festival d'Avignon s'est ouvert hier soir, jeudi, dans la Cour d'honneur du palais des papes avec la pièce Antigone de Sophocle en japonais dans la mise en scène de Satoshi Miyagi. Un pari audacieux et exigeant qui n'a pas fait peur au public passionné du festival d'Avignon.

envoyée spéciale en Avignon,

C'est devant  une cour pleine à craquer qu'Antigone dans la version de Satoshi Miyagi s'est donnée jeudi soir. Le metteur en scène japonais a recouvert la scène  d'une nappe d'eau sur laquelle les interprètes ont évolué doucement, tout de blanc vêtus, une bougie à la main. Des pierres en équilibre les unes sur les autres évoquent un jardin zen.

Puis les musiciens sont entrés avec des percussions traditionnelles. C'est alors qu'on retentit des notes de l'oeuvre Messe pour le Temps présent, chef d'oeuvre du musicien Pierre Henry disparu hier et auquel Avignon a rendu ainsi hommage sous les applaudissements du public.

Antigone représentée en japonais

Dans la mise en scène de Satoshi Miyagi, chaque personnage est dédoublé : un interprète dit le texte et un autre donne corps et chair au rôle. Et on se fait très vite à ce mode particulier de jeu d'une grande richesse. Le texte, entre chant et théâtre résonne dans la cour du palais des papes alors que que les corps des interprètes se démultiplient sur l'immense facade, dans le fond de la scène, en gigantesques ombres.

Une fois la tragédie terminée, acteurs et musiciens mêlés se meuvent avec une infinie lenteur dans une ronde où les gestes mesurés et répétés sont saisissants de de beauté. Toute l'assistance s'est alors levée, comme un seul homme, pour acclamer comme rarement en Avignon cette Antigone en ouverture du festival.

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