C’est un document de 11 pages qui a été remis aux parlementaires et au gouvernement français. Face à une situation qualifiée de « forte crise », le texte présenté par Anne Hidalgo s’oriente sur trois axes : accueil des migrants, politique d’intégration et refonte des structures de pilotage.
Le texte propose ainsi de rendre obligatoire la création de centres d’accueil pour migrants dans les grandes métropoles françaises pour désengorger Paris, de ramener à « six mois » le délai maximum de traitement des demandes d’asile, ou encore un « fonds d’accueil d’urgence des migrants » doté de 10 millions d’euros par an pour répondre « aux situations d’afflux ».
Il propose également de raccourcir à six mois, contre neuf actuellement, le délai à l’issue duquel un demandeur d’asile est autorisé à travailler et de redéfinir l'organisation institutionnelle. Il plaide ainsi pour une politique de l'intégration « interministérielle », pas « restreinte (...) à la gestion de l'immigration sous l'angle de l'ordre public », impliquant l’Etat, les collectivités, les associations et les initiatives citoyennes.
Pour Antoine Bazin, de l’association Utopia 56, une loi est inévitable afin que les projets d’accueil de migrants ne se fassent plus seulement « sur la base de la bonne volonté des maires ». « Je pense qu’à un moment, quelqu’un doit poser les choses et obliger les élus, les responsables locaux et nationaux à amorcer quelque chose pour les migrants », estime-t-il. Un avis partagé par Pierre Henry, directeur de l’association France Terre d’Asile. « Il faut penser à l’accueil en sortant de l’urgence, il faut penser à l’intégration et éventuellement aborder la question du retour. C’est cela la fonction de la loi. La loi pour cela est sans doute nécessaire quand on voit que sur la volonté, ça ne marche pas », affirme-t-il.
Autour d’Anne Hidlago ce jeudi, plusieurs élus parisiens de droite et de gauche. Un moyen de montrer au gouvernement que cette question dépasse les clivages politiques