Elle n’était même pas candidate. Pourtant, Emmanuelle Seyboldt est désormais à la tête des luthériens et des réformés français. A 46 ans, elle accède ce samedi au poste de présidente du Conseil national de l’Eglise protestante unie de France.
Cette nomination est une surprise pour cette ancienne aumônière hospitalière, mère d'une famille recomposée de sept enfants, divorcée puis remariée. Depuis sa reconnaissance comme pasteur en 1994, elle se considère « en phase avec un protestantisme qui n'a pas peur de ce que l'époque produit ».
Emmanuelle Seyboldt aime philosopher sur sa foi. Elle a digéré des lectures comme celles de l'Américain Paul Tillich, attaché au maintien de la culture dans les religions. Elle cite aussi parmi ses influences théologiques Lytta Basset et Marion Muller-Colard, deux auteurs qui ont gardé leur foi « près du concret et de la vie ».
Pour ses années de présidence, Emmanuelle Seyboldt veut être la voix du consensus entre les libéraux et les orthodoxes. Elle se qualifie elle-même de « libérale évangélique ou d'évangélique libérale ». Jusqu'alors, seule l'Eglise réformée d'Alsace et de Lorraine avait été dirigée par une femme, Thérèse Klipffel (1920-2006), de 1982 à 1988.