Bruno Le Maire, une belle prise pour le premier gouvernement de l'ère Macron

Bruno Le Maire, 48 ans, hérite du très convoité ministère de l’Economie, un poste qui lui avait échappé de peu en 2011 sous Nicolas Sarkozy. L’arrivée de ce diplomate de formation dans le premier gouvernement de l’ère Macron n’est pas vraiment une surprise.

Figure montante de la droite, le député de l’Eure, candidat malheureux à la primaire des Républicains, avait été le premier élu Les Républicains à faire une offre de service au nouveau président. Bruno Le Maire s'est dit « prêt à travailler dans une majorité de gouvernement », affirmant qu'il « voulait faire de ce quinquennat un quinquennat utile pour la France ». Des déclarations qui lui ont attiré les foudres de son camp et un appel du pied qu’Emmanuel Macron n’a pas laissé passer, faisant de l’ancien ministre de l’Agriculture un homme clé du gouvernement.

Normalien, diplômé de Sciences-Po et énarque, cet agrégé de lettres modernes, auteur de livres, est un familier des responsabilités politiques. Elu député de l'Eure en 2007 puis en 2012, il a été directeur de cabinet de Dominique de Villepin, à Matignon, mais aussi secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, puis ministre de l'Agriculture sous le gouvernement Fillon. Mais le ministère qu'il convoitait c'était Bercy. Le poste lui échappera au profit de François Baroin, lui laissant un goût amer.

Bruno Le Maire ne s'est pas contenté des ors de la République et s'est frotté à la réalité des Français. Parachuté en Haute-Normandie - sa grand-mère y possède une maison - il en deviendra le Conseiller régional de 2010 à 2016 avant de se lancer dans la bataille des primaires de la droite et du centre pour l'élection présidentielle, où il a échoué avec un score très bas.

Une claque pour celui qui pensait incarner le renouveau de la droite. Fidèle à sa famille politique, il s'engage dans la campagne des présidentielles aux côtés de François Fillon et se retirera après le scandale du « Penelopegate ».

Pro-européen, ses détracteurs le disent très ambitieux. Une détermination qui finalement est payante.

Le Maire et Darmanin, deux prises de guerre LR

Le gouvernement est composé de 22 membres et parmi eux, trois élus Les Républicains : outre le Premier ministre Edouard Philippe et Bruno Le Maire, Gérald Darmanin a fait son entrée au gouvernement. Le très jeune ministre, un proche de Nicolas Sarkozy, se voit confier l’Action et les Comptes publics.

Si leurs noms circulaient depuis plusieurs jours, ces deux espoirs de la droite n’étaient certainement pas attendus côte à côte dans un lieu aussi stratégique que Bercy.

A seulement 34 ans, le maire de Tourcoing décroche là un premier ministère et pas n’importe lequel, celui de l’Action et des Comptes publics. Une arrivée remarquée pour ce proche de Xavier Bertrand qui avait coordonné la campagne de Nicolas Sarkozy lors des primaires de la droite.

Avec le juppéiste Edouard Philippe, ils sont donc trois élus Les Républicains à intégrer l’équipe gouvernementale. Trois prises de guerre pour tenter de porter un coup à la droite, à un mois des législatives.

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