« On préfère les savoir à l'abri que là, à l'extérieur, pour qu'ils retrouvent un peu de dignité, qu'ils dorment et qu'ils mangent ». Mohamed de l'association Emmaüs France discute avec Abdel, un réfugié soudanais, sur un terrain vague Porte de la Chapelle.
Tous les deux jugent que cette évacuation s'est déroulée dans le calme, mais Matiu, qui a passé quatre ans en Allemagne après avoir fui l'Afghanistan, n'est pas du même avis : « Un policier m'a frappé au visage. J'étais dans ma tente, je me suis levé, j'ai mis mes chaussures. Et là, il m'a frappé. Je ne sais pas parler français. J'ai dit en anglais : "Pourquoi vous me frappez ? Quel est le problème ? Je suis étranger, et alors ?" Et après, il a jeté mon sac à la poubelle ! Je ne sais pas pourquoi ! »
Ces années passées en Allemagne sont du temps perdu, dit-il. Matiu a appris l'allemand, mais a créé des liens pour rien, regrette-t-il, puisque sa demande d'asile a été rejetée. Il s'apprête à monter dans un car. Et après ? Il n'en sait rien. Tout ce qu'il espère, c'est pouvoir un jour rester quelque part pour étudier et travailler.
A (ré)écouter → Le bilan du premier centre d'accueil pour migrants à Paris