Laurent Berger s'adresse directement à Emmanuel Macron et le met face à ses responsabilités. « A vous de savoir si vous voulez utiliser votre victoire pour mettre la société en mouvement vers un avenir commun », prévient le leader de la CFDT, apostrophant le président élu par cette injonction : « Partagez le pouvoir ! Donnez de l'air à notre société ! » Le chef du premier syndicat des salariés du privé souligne également l'importance du dialogue social et sans détour prévient le futur occupant de l'Elysée que contrairement à ses prédécesseurs, « il ne bénéficiera d'aucun état de grâce ».
La CFDT avait soutenu la loi Travail sous le quinquennat de François Hollande, mais Laurent Berger prévient qu'il « saura s'opposer aux mesures s'il les juge injustes ». Laurent Berger insiste sur les priorités en écrivant qu'en France « l'urgence, c'est d'abord de créer des emplois de qualité car le chômage est insupportable ».
« Partager le pouvoir »
Au travers de ces propos, le secrétaire général de la CFDT tient à rappeler que si son syndicat s'est clairement positionné pour faire barrage à l'extrême droite, son soutien n'est pas pour autant un blanc seing au futur gouvernement. Laurent Berger demande au nouveau président de faire confiance aux organisations syndicales et l'appelle à « partager le pouvoir » pour faire face aux « immenses défis » à venir.
Au travers de cette lettre, Laurent Berger indique clairement que son syndicat ne sera « ni allié, ni opposant » et entend « assumer en toute indépendance à la fois son rôle de contre-pouvoir et de contribuer à l'intérêt général ». Emmanuel Macron est prévenu. Réformer le Code du travail par ordonnance, ou nationaliser l'assurance chômage comme il l'a annoncé pourrait s'avérer plus compliqué qu'il ne l'avait imaginé.