Marine Le Pen, battue, met le cap sur les législatives

Peu après 20h, dimanche 7 mai, Marine Le Pen a reconnu sa défaite. La candidate de l'extrême droite totalise plus de 10 millions de voix, un score historique. Marine Le Pen a appelé à la mobilisation pour les législatives au mois de juin. Elle a également proposé la création d'une nouvelle formation pour rassembler ceux qu'elle nomme « les patriotes ».

Marine Le Pen a donc réuni 33,94% des suffrages, un score moins élevé qu'espéré par le parti d'extrême droite.

Dimanche 7 mai, au soir, c'était la soupe à la grimace chez les dirigeants frontistes. Certes, le Front national a établi un nouveau record en réunissant plus de 10 millions d'électeurs. Mais le parti espérait dépasser la barre des 40 %. Or, il en est loin.

La faute sans doute à une campagne en demi-teinte, au cours de laquelle Marine Le Pen aura parfois eu du mal à faire entendre sa voix. Sa campagne aura également été plombée par les affaires judiciaires, son projet de sortie de l'euro ainsi que par sa prestation ratée lors du débat d'entre-deux-tours.

Transformer le FN pour « rallier un maximum de personnes »

Première conséquence de ce mauvais résultat, la candidate d'extrême droite a enclenché dés l'annonce des résultats la transformation de son parti qu'elle souhaite profonde. L’objectif est de sortir le parti de son isolement, comme l’a expliqué dès ce dimanche Steeve Briois, le président du Front national par intérim : « ça sera une formation politique qui sera ouverte et qui aura comme stratégie de pouvoir nouer là aussi des alliances avec ceux qui sont patriotes et qui veulent faire un bout de chemin avec nous. C’est de ne pas rester enfermés sur nous-mêmes, c’est de pouvoir s’ouvrir ».

Une première étape en ce sens avait été franchie durant l’entre-deux-tours grâce à l’alliance conclue avec le parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Mais le Front national veut désormais aller plus loin. Valérie Igounet, historienne et spécialiste de l’extrême droite, rappelle qu'avant le deuxième tour de la présidentielle, certaines « personnalités de la droite n’ont pas appelé ouvertement à voter pour Emmanuel Macron ». Ce qui pousse l'extrême-droite à « essayer pour les législatives de rallier un maximum de personnes et de rallier cette droite qui est bien malade aussi ».

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La première étape de cette évolution du parti d'extrême-droite a été annoncée dès hier soir : le FN va prochainement changer de nom, une petite révolution que l'on juge incontournable en interne pour espérer un jour pouvoir réunir une majorité de Français. Car le nom « Front national » fait encore peur. Il reste attaché à un passé parfois sulfureux.

Un changement qui interviendra après les législatives pour ne pas perturber les électeurs. Reste maintenant à savoir comment vont réagir les cadres historiques du parti. Dimanche soir, sur France 2, Marion Maréchal-Le Pen a estimé que cette « transformation devra être menée dans le cadre des statuts du Front national, et donc d'un congrès ».

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