« C'est un choix de responsabilité qui ne vaut en aucun cas un soutien à son projet », prévient Nicolas Sarkozy. Mais pour l'ancien chef de l'Etat, il n'y a pas d'alternative :« l'élection de Marine Le Pen entraînerait des conséquences très graves pour notre pays et pour les Français », écrit-il. Il faut donc voter Emmanuel Macron.
Cette position n'est pourtant pas partagée par plusieurs de ses proches dont Laurent Wauquiez. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s'est battu pour imposer aux Républicains un texte qui se contente d'appeler à voter «contre Marine Le Pen».
Il est aujourd'hui rappelé à l'ordre par Nicolas Sarkozy. L'ancien président « appelle tous les responsables de la droite et du centre au rassemblement » et met en garde : « tout autre comportement serait irresponsable. La division n’est pas une option ».
Quelle sera la portée de sa prise de position ? Dans son entourage, on assure que « c'est l'ex-président qui parle, qu'il a seulement à cœur de donner un cap » mais sans aller plus loin. Lui-même précise qu'il n'a pas l'intention de reprendre une «vie politique active». Actif, Nicolas Sarkozy le reste mais dans l'ombre. Depuis la défaite au 1er tour, il tire les ficelles pour placer ses hommes à la tête de la droite.
■ Les sarkozystes à la manoeuvre pour les élections législatives
L'idée circule déjà depuis un moment parmi les élus sarkozystes : la droite a des chances de gagner les législatives et donc d'imposer un gouvernement de cohabitation à Emmanuel Macron si c'est lui qui est élu à l'Elysée. Un homme en tout cas s'y voit déjà, c'est François Baroin. Le sénateur s'est dit ce 26 avril prêt à devenir Premier ministre, comme une sorte de revanche après la claque du premier tour de la présidentielle.
Dans ce scénario écrit dans le bureau de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez s'installerait dans le fauteuil du chef du parti Les Républicains. Il en rêve depuis longtemps. Mais ça ne devrait pas se faire avant le congrès prévu à l'automne.
Sans attendre, les sarkozystes ont déjà récupéré les postes clés : Eric Woerth est chargé de réécrire le projet, Christian Jacob de former l'équipe de campagne pour les législatives, un avant-goût de l'éventuel gouvernement de cohabitation.
Le mercato devrait être acté mardi 2 mai en bureau politique au grand dam des proches d'Alain Juppé. Pas question pour eux de laisser toutes les clés de la maison aux sarkozystes. Les juppéistes vont continuer à se faire entendre, comme ils font déjà en appelant clairement à voter Emmanuel Macron.