Présidentielle: Emmanuel Macron, soutiens et reports possible

Le premier tour de l’élection présidentielle 2017 a désigné Emmanuel Macron et Marine Le Pen comme finalistes. Ils se départageront lors d’un deuxième tour, le 7 mai. Pour Emmanuel Macron, dont la formation politique En Marche ! n’existe que depuis un an, le profil est probablement plus rassembleur auprès d’une gauche et d’une droite absentes au deuxième tour, et qui rejettent l'extrême droite.

Emmanuel Macron, qui est arrivé en tête du premier tour avec 24,01% des voix face à Marine Le Pen 21,30% (résultats définitifs du ministère de l’Intérieur), a su séduire dans des camps différents. Son positionnement qui se veut novateur, au-delà du clivage droite–gauche, mais qui s’appuie sur ces deux grandes tendances, a visiblement fonctionné face à un électorat en quête de changement non radical.

Cette approche lui a permis de puiser des appuis dans toutes ces grandes familles politiques, aussi bien à gauche en jouant sur son passé de ministre d’un gouvernement socialiste, avec des soutiens tels que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, ou encore Bernard Poignant, Bertrand Delanoé ou Jacques Attali, chez les communistes avec Robert Hue ou chez les centristes avec François Bayrou, sans pour autant se disqualifier auprès d’une droite, en rejet du candidat Fillon. Une droite rassurée par son passé dans les milieux financiers et notamment à la Banque Rothschild, dans des milieux d’affaires qu’il n’a jamais reniés. Un positionnement qui profite aussi de la faiblesse des grands appareils qui ont dominé les alternances politiques depuis toutes ces dernières décennies, comme le Parti socialiste, pénalisé par son bilan ou la droite aujourd’hui LR, dont le candidat a été, pour beaucoup, disqualifié de par les affaires qui ont marqué sa campagne.

Emmanuel Macron peut continuer à bénéficier de son positionnement central, mais il peut apparaitre comme le dernier rempart contre l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Cela ne signifie pas une adhésion à son programme, mais une volonté de voter contre Marine Le Pen.

Parmi les soutiens, on peut déjà noter celui de François Fillon et celui de Benoît Hamon. Il y a aussi plusieurs formations politiques et syndicales comme l'UDI, le Parti communiste Français, la CFDT… ou religieuse, comme la Grande mosquée de Paris qui a appelé tous les musulmans à voter pour Emmanuel Macron.

En revanche, Philippe Poutou ne soutiendra pas Macron ; Force ouvrière ne donnera pas de consigne de vote et pour Jean Luc Mélenchon, cela fera l’objet d’une décision collective de son mouvement ultérieurement. De son côté, Nicolas Dupont-Aignan a fait savoir que sa décision n’était pas encore prise.

D’après deux sondages réalisés dimanche soir, après le premier tour, le candidat d’En Marche! est favori face à Marine Le Pen au second tour. Pour Ipsos Sopra Steria, Emmanuel Macron devrait recueillir 62 % des voix contre 38 % pour son adversaire et pour Harris Interactive, l’écart serait encore plus important avec 64% des voix pour Emmanuel Macron contre 36% pour Marine Le Pen. Si cela se confirme, Emmanuel Macron deviendrait le 7 mai le plus jeune chef d’Etat français de la Ve République.

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