Avec notre envoyée spéciale à Rennes, Anissa El Jabri
Retrouver de l’air. Redevenir audible. Loin derrière le peloton, Benoît Hamon court après quatre adversaires. Et surtout deux rivaux qui le prennent en étau sur l’espace à gauche. Ces deux-là sont désormais les cibles privilégiées. Et pour cela, le candidat socialiste emploie des références télévisées. « Emmanuel Macron vous a dit qu’il n’était ni de droite ni de gauche. En fait, il est Tic et Tac. Un matin, est-ce que je rencontre Tic ou est-ce que je rencontre Tac ? Ou Chapi-Chapo ? On ne devrait pas rire, parce qu’il faudrait imaginer le 8 mai », prévient Benoît Hamon.
Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui siphonne l’électorat du candidat, est particulièrement ciblé. « Jean-Luc dit que si on sort de l’Union européenne, on pourrait adhérer à l’alliance bolivarienne. Moi, je lui dis : "t’es pas sérieux. Ou si t’es sérieux, t’es pas sérieux" », se marre le candidat socialiste, déclenchant les rires de la salle. Avant de s’alarmer : « Mais le 8 mai, comment on fait ? »
Mais à force d’évoquer ce 8 mai à venir et l’élection de l’un de ses concurrents, Benoît Hamon court aussi un risque, celui d’installer chaque jour davantage sa défaite dans la tête des électeurs.