Le visage est fermé, c’est inhabituel ; le ton tranchant, c’est aussi une première. Quant à répondre aux questions de la presse sur la campagne de ses adversaires, Benoît Hamon s’énerve : « Est-ce qu’on peut parler deux secondes de ce qui va nous arriver, de ce qui va arriver aux Français ? C’est ça, moi, que je ne supporte plus. Au bout du compte, on me ramène à quoi dans cette élection présidentielle ? Est-ce que le récit d’un tel est joli ? Peut-être, je m’en fous. Est-ce que l’histoire racontée par monsieur Macron sur le vote utile est jolie ? Peut-être, je m’en moque. Le sujet, c’est : quelles vont être les conditions d’existence des plus pauvres ? Voilà ce que je dis. Moi, ce qui me révolte aujourd’hui, je vais vous dire, c’est la petite musique. Alors, vous l’entretenez, ça, c’est votre job. Mais moi, je ne l’entretiens plus. Terminé ».
Même attitude sur l’autre petite musique : Benoît Hamon démoli par une humiliation au premier tour, Bernard Cazeneuve en pompier de la majorité pour les législatives de juin ; pas question d’avoir même un mot sur le sujet.
Le candidat parle du profil d’un chef de gouvernement, un Premier ministre qui pourrait être une femme, de l’agenda de ses réformes de président pour ses six prochains mois, de son premier déplacement à Athènes, de son premier rendez-vous sur l’évasion fiscale, comme si tout cela était encore possible.