Premier constat du rapport de la délégation parlementaire au renseignement sur l’année écoulée, les services de renseignement français ont reçu des moyens et ont pu recruter des nouveaux agents. Les crédits ont augmenté de 11,3 % en trois ans. La communauté du renseignement en France compte désormais 12 500 hommes et femmes, en grande majorité affectés à la lutte contre le terrorisme.
Le problème, c’est que les services doivent faire face à la concurrence du privé qui paye mieux, et qui absorbe des profils précieux, comme les ingénieurs informatiques, ou les diplômés parlant certaines langues rares très prisées par la DGSE, les services de sécurité extérieurs.
A cela s'ajoute la masse de données collectée qui dépasse les capacités des services. La direction du renseignement militaire (DRM) reconnait que dans un avenir proche elle ne pourrait traiter que 10 à 20 % des données. Elle doit développer des systèmes automatisés.
Des difficultés de communication
Le dialogue entre services s'est amélioré, mais selon le rapport, certaines structures n'échangent toujours pas leurs fichiers. Justice et services de sécurité ont du mal à se parler. Si les services de renseignements alertent régulièrement la justice lorsqu'ils détectent un passage à l'acte imminent, le renseignement territorial, par exemple, n'a qu'exceptionnellement accès aux dossiers lorsque la procédure est lancée.
Dans les prisons, la modernisation du renseignement pénitentiaire n'en n'est, elle, qu'à ses débuts. La DGSI, les services de sécurité intérieurs, s'emploie à maintenir son maillage territorial, mais elle a également du envoyer des agents à l'étranger, autour des zones d'implantation de l’Etat islamique.
Enfin à l'échelle européenne, le fameux fichier des PNR pour les passagers des compagnies aériennes se met en place, mais il n'est toujours pas interconnecté.