Présidentielle française: onze candidats pour un débat historique

Un débat avec tous les candidats à l'élection présidentielle. C'est une première en France. Ils seront onze sur le plateau de BFMTV et CNews ce mardi 4 avril 2017. Trois heures et demie de débat pour parler de l'emploi, de sécurité et du modèle social français. Environ 15 minutes de temps de parole en tout par personne. Entre les gros candidats qui ne veulent pas perdre des points, et les petits qui voudront se mettre en avant, les enjeux pour les uns et les autres sont différents.

Ils seront 11 à se faire face. L'ensemble des candidats à la présidentielle française se retrouvent ce mardi devant les caméras de BFMTV et CNews, à 19 jours du premier tour prévu le 23 avril prochain. Un rendez-vous inédit sous la Ve République.

Depuis la première élection présidentielle au suffrage universel, en 1965, jamais l'ensemble des candidats ne s'étaient en effet affrontés avant le scrutin. Trois heures trente d'échanges autour de trois thèmes : l'emploi, le modèle social et la sécurité.

Comme à l'école, les téléphones portables seront interdits. François Fillon ne pourra donc plus lire ses textos, comme il l'avait fait lors du premier débat. La soirée sera longue, mais chaque candidat n'aura que 17 minutes au total pour s'exprimer.

Pour ce débat inédit, les petits candidats font peur aux gros. « Notre crainte est que certains, qui maîtrisent moins la chose, soient tentés d'aller dans la surenchère et l'outrance », s'inquiète-t-on par exemple dans l'équipe de François Fillon (LR).

« Les petits candidats pourraient faire les intéressants, abonde l'entourage de Marine Le Pen. Il faudra donc se tenir et prendre de la distance. » Sans oublier d'attaquer Emmanuel Macron, pour lancer maintenant un possible duel de second tour avec lui.

« Ce sera long pour très peu de temps de parole »

Alors que le candidat de la droite devrait continuer à mettre en avant sa stature d'homme d'Etat et à pilloner Emmanuel Macron, le favori des sondages sera sans doute au centre des attaques.

Pas de crainte particulière du côté de l'intéressé cependant. En tout cas pas officiellement. « Notre candidat est solide », assure Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En marche !

« Ce sera long pour très peu de temps de parole », souligne-t-on dans le camp de Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de France insoumise prépare donc des réponses « courtes et compréhensibles ».

M. Mélenchon, qui talonne désormais François Fillon dans les intentions de vote, va tenter de rester aussi percutant qu'au premier débat et de distancer encore plus Benoît Hamon. Le candidat PS essaiera pour sa part d'être moins passif cette fois-ci.

Absent, jugé trop scolaire, Benoît Hamon reconnaît avoir raté le débat à cinq. Il s'est donc ménagé ces derniers jours, en se reposant - contrairement à la dernière fois. Peut-être le candidat du Parti socialiste sera-t-il plus offensif ce mercredi.

« Il ne s'agit pas d'aligner des monologues, c'est un débat »

Eux ont toutes les raisons de vouloir se faire remarquer. Jean Lassalle, François Asselineau, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade ; les « petits candidats » misent sur ce débat pour exister.

Pour eux, c'est le quart d'heure de gloire, devant des millions de téléspectateurs. Ils vont probablement chercher à piquer. Nicolas Dupont-Aignan en particulier se verrait bien récupérer les électeurs potentiellement déçus par François Fillon.

Pour sa troisième participation à la présidentielle, le candidat souverainiste veut marquer sa différence. Une occasion peut-être unique, puisque la tenue du deuxième débat à onze sur France 2 est remise en cause pour plusieurs candidats.

« On doit pouvoir quand même réagir les uns aux autres, poser des questions, répondre à des questions. Un débat, ça ne se prévoit pas, il ne s'agit pas d'aligner des monologues », plaide le candidat de Debout la France.

→ À relire : La campagne présidentielle française entre dans le vif avec un débat animé

Partager :