Avec notre envoyé spécial à Caen, Julien Chavanne
« Ce sera le vrai début de la vraie campagne ». Pour cet ex-soutien d'Alain Juppé devenu filloniste de raison, les cartes seront rebattues avec débat qui opposera le candidat de la droite et du centre à quatre autres prétendants à l’Elysée – Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. « Maintenant que la mise en examen de François Fillon est actée, on va pouvoir parler du fond », affirme-t-il.
Le candidat a déjà rôdé ses attaques, avec une cible favorite : Emmanuel Macron. « Emmanuel Macron, c’est la gauche hollandaise relookée, c’est le radeau de sauvetage des naufragés du quinquennat », métaphorise François Fillon sous les lazzis.
Avant d'affronter ces adversaires, le candidat s'est donc rendu sur le terrain. D'abord pour solidifier son socle, mais aussi pour chasser les doutes, rassurer des troupes, parfois ébranlées par l'enchaînement des révélations. « J’ai été déçu au début, avoue un militant. Mais il y a une reprise en main de la France à faire de toute façon, et c’est le seul qui peut le faire. »
Mais le candidat est encore rattrapé par les soupçons d'affaires. Le parquet national financier va aussi s'intéresser aux costumes de prix offerts à François Fillon. Qui a déjà préparé sa riposte : « Je n’ai jamais fouillé dans les poubelles de mes adversaires politiques. Je me bats face à face, droit dans les yeux, programme contre programme. » François Fillon compte donc reprendre l’avantage sur le fond, comme lors de la primaire. C'était avant les affaires.