Avec notre envoyée spéciale à Fort-de-France, Anissa el-Jabri
C'est une scène qui en dit long sur le manque de notoriété du candidat socialiste. En campagne dans les rues de Fort-de-France, Benoît Hamon croise des touristes. L'un d'eux lui demande : « Et vous, vous êtes aussi en vacances ? » « Pas vraiment ! », répond l'intéressé avant de tourner les talons.
Un peu inquiet, un peu dérouté, un élu local s'épanche : « Il faut qu'il soit plus solennel pour rencontrer de l'écho. Il faut qu'il muscle son discours. » Des conseils qui résonnent comme des critiques à peine voilées.
Un pied dans l'après-scrutin ?
Et pendant que Benoît Hamon continue de serrer des mains, dans son entourage, certains évoquent carrément l'après-défaite. L'enjeu, dit un membre de son équipe, c'est à qui on confie les clés pour recomposer la gauche. Bien loin de la présidentielle, bien près d'un congrès socialiste.
Le seul à ne pas avoir l'air inquiet ou nerveux sous le soleil des Antilles, c'est le candidat. Benoît Hamon moque ce qu'il appelle les longs sanglots des ministres qui veulent des preuves d'amour. Sûr de lui, Benoît Hamon affirme : « J'ai une stratégie, je sais exactement ce que je vais faire. »