La réunion a duré près de 1h40. A la sortie, le président du Sénat, Gérard Larcher, a pris la parole devant une nuée de caméras et de micros pour annoncer que le comité politique avait « renouvelé à l'unanimité son soutien à François Fillon ». Le candidat, lui, devrait prendre des initiatives pour assembler la famille.
« François Fillon a indiqué qu'il prendra des initiatives pour porter ensemble nos valeurs. Les Républicains sont donc rassemblés et déterminés » autour de lui, a ajouté Gérard Larcher, qui avait déclaré lors de la réunion que le candidat avait « mis fin aux hésitations » et jugé le débat « clos ».
Fillon, seul candidat « légitime »
Durant la réunion, François Fillon avait avancé, encore et toujours le même argument : il est le seul « légitime » à porter les couleurs de la droite. Le candidat de la droite a même rappelé à l’ordre les ténors du parti qui s’agitent en coulisses pour le remplacer : « Il est maintenant temps que chacun se reprenne et revienne à la raison. Nos électeurs ne pardonneraient pas ceux qui entretiennent le poison de la division ».
Face à lui, le sarkozyste Christian Jacob, le patron des députés LR, lui a pourtant conseillé de se questionner sur un éventuel recours. Mais la confrontation n’ira pas plus loin. La situation est de toute façon bloquée. Personne ne peut agir sans un geste de François Fillon. Son camp appelle maintenant au rassemblement. Le candidat devrait rencontrer Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, a priori ce mercredi.
« A partir du moment où il n'y a pas d'autre solution, je ne lâche pas Fillon ». Le sentiment de ce membre de la direction de LR résume bien l'état d'esprit de nombreux élus : que faire face à un François Fillon inflexible et des plans B qui se dégonflent en quelques jours ? Faute d'alternative, c'est résignés que les ténors du parti ont décidé de soutenir le vainqueur de la primaire. Et certains y gagnent plus qu'autres.
Tambouille interne
Quelques heures après avoir appelé François Fillon à se choisir un successeur, les sarkozystes étaient le soir même en rangs serrés derrière le candidat. En échange, ils obtiennent des postes clés dans la future nouvelle équipe de campagne.
L'UDI devrait aussi être choyée ces prochains jours. Quant à ceux qui ont fait défection, la porte leur est toujours ouverte. Bref, François Fillon donne des gages à ceux qui s'inquiètent mais sans aller trop loin. Il sait de toute manière que personne ne pourra se présenter contre lui.
Requinqué par la démonstration de force du Trocadéro dimanche, il va tenter comme il l'a déjà fait ces dernières semaines de reprendre une campagne normale. Un meeting est prévu ce soir à Orléans, un autre jeudi à Besançon. Mais le répit sera peut-être de courte durée, à quelques jours de sa convocation devant les juges où il risque toujours une mise en examen.