Malgré les défections en cascade, l’ancien Premier ministre l’a une nouvelle fois clamé haut et fort à Nîmes hier soir, hors de question pour lui de se retirer : « Je vous le dis, je n’ai pas l’intention de céder. »
Pourtant, les coups durs ne cessent de s'accumuler. Sur le plan judiciaire d'abord, un nouvel épisode s'est ajouté avec une perquisition dans la journée de jeudi au domicile parisien de François et Penelope Fillon, dans le VIIe arrondissement, selon des sources concordantes.
Mais l'équipe Fillon a bien plus à faire dans le domaine politique que judiciaire. Car les soutiens désertent au fil des jours. Après Bruno Le Maire mercredi, c'est Gilles Boyer, conseiller d'Alain Juppé et trésorier de la campagne de François Fillon, qui a jeté l'éponge jeudi.
Trois parlementaires proches du maire de Bordeaux ont fait de même, Benoist Apparu, Edouard Philippe et Christophe Béchu car la campagne prend une « tournure incompatible » avec leur « façon d'envisager l'engagement politique ». Le journal Libération tient les comptes : au total, ce ne sont pas moins de 60 élus qui ont abandonné la campagne du vainqueur de la primaire de la droite et du centre en novembre dernier.
De son côté, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a tancé François Fillon qui, dit-il, « emporte son camp dans une course vers l'abîme ».
Le plan J comme Juppé
Le député LR Georges Fenech a, lui, appelé à parrainer Alain Juppé, adversaire malheureux de M. Fillon à la primaire. Le maire de Bordeaux « reste légitimiste et loyal » et entend respecter cette règle de « loyauté » à l'égard de M. Fillon, a confié l'entourage de l'ancien Premier ministre à l'AFP.
Mais le quotidien Le Parisienécrit ce vendredi matin : « [...] Mercredi, il a eu un "haut-le-cœur", selon un proche, en entendant François Fillon mettre en cause l'institution judiciaire et annoncer qu'il se maintiendrait même mis en examen. Juppé l'a donc assuré à une poignée de fidèles : il est "prêt" à être le recours. Il leur a donné son feu vert pour lancer les hostilités. »
De son côté, et en dépit des défections dans son camp, François Fillon assure avoir toujours le soutien de la base. Pour le moment, les sondages lui donnent encore raison : selon un sondage Odoxa pour franceinfo publié ce vendredi, si sept Français sur dix jugent que François Fillon à tort de maintenanir sa candidature, il ne sont qu'un tiers, chez les sympathisants LR, à partager cette idée (mais cette proportion s'élève à 50% chez les sympathisants de droite).
« Une cabale »
Jeudi, à Nîmes, les militants approuvaient cependant sans réserve sa décision de rester dans la cours à la présidentielle, envers et contre tout, a pu constater notre envoyé spécial, Pierre Firtion.
Pour Jean-Jacques, militant, François Fillon est ainsi « un très grand chef. Et je dis que c’est l’homme qu’il nous faut. » Et sa probable future mise en examen ne change rien, aux yeux de Solange et André : « Ça ne nous dérange pas du tout parce qu’ils devraient en mettre d’autres en examen. Pour moi, c’est une cabale ».