« Il faut laisser les juges travailler. » Dans le Journal du dimanche, Jean-Jacques Urvoas s'étonne des déclarations récentes de François Fillon et de Marine Le Pen. Les deux candidats accusent la justice de violer le principe de séparation des pouvoirs. En réponse, le garde des Sceaux évoque une « méconnaissance totale du système judiciaire », ou une « absolue mauvaise foi » de la part des deux responsables politiques.
« Depuis le 25 juillet 2013, la loi interdit au ministre de la Justice de donner des instructions individuelles », rappelle Jean-Jacques Urvoas, pour qui la présidente du Front national, en refusant de se rendre à une convocation de la police, « tourne le dos au droit ». Et le ministre d'enfoncer le clou : « Il n'y a pas une justice pour les anonymes, et une justice pour les citoyens célèbres. »
Quant à la « pause » espérée par le candidat Fillon pendant la campagne présidentielle, le ministre de la Justice la balaye d'un revers de main. « Il n'existe aucun texte prévoyant une telle suspension », souligne M. Urvoas. « Après la présidentielle, il y a les législatives. Et après, les sénatoriales », ajoute-t-il, se demandant « à quel moment la justice pourrait [...] alors fonctionner correctement ? »
→ Sur le site du JDD : « Rien ne justifierait une trêve judiciaire », selon Jean-Jacques Urvoas