Le débat autour de l'enfouissement nucléaire, cela fait 30 ans que ça dure. La recherche de sites, en France, pour enfouir des déchets radioactifs a commencé dès 1987. Et la résistance a augmenté avec les années. En 1999, un décret a entériné le site de Bure, mais pour l'heure, aucun déchet n'y est enfoui.
S'il finit par être validé, le centre de stockage Cigéo devra gérer les déchets les plus radioactifs produits par le parc nucléaire en France. Ces déchets resteront dangereux pendant des centaines de milliers d'années et doivent donc être stockés en profondeur, souligne Annabelle Quenet de l'Andra, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.
« Pour ces déchets-là, il est impératif de trouver une solution définitive, parce qu'aujourd'hui ce sont des déchets qui sont entreposés en surface et c'est l'autorité de sûreté nucléaire qui a dit que le stockage profond – le stockage dans une couche géologique – était la solution la plus sûre à long terme. »
Risque sismique
Mais pour Corinne François, du collectif des opposants Bure Stop, cette « solution » entraînerait, au contraire, des risques énormes. « Comment est-ce qu'on peut affirmer aujourd'hui qu'un sous-sol est stable pendant des millions d'années ? Ce n'est pas possible. Il y a un risque sismique qui concerne toute la Terre, pourquoi miraculeusement à Bure, il n'y en aurait pas ? »
Pour les militants anti-nucléaire, la solution « sûre » pour stocker les déchets nucléaires n'existe pas et la première mesure serait d'arrêter d'en produire, autrement dit : sortir du nucléaire.
En attendant, que faire avec les déchets qui existent ? En 2018 l'Andra tentera de convaincre l'Autorité de sûreté nucléaire qu'elle maîtrise les risques à Bure pour obtenir l'autorisation de construire le centre de stockage Cigéo.