Aide aux migrants: Cédric Herrou condamné à 3000 euros d'amende avec sursis

L'agriculteur Cédric Herrou, qui était poursuivi pour avoir transporté et hébergé des réfugiés dans le sud de la France, près de la frontière italienne, a été condamné à 3 000 euros d'amende avec sursis. Il a été relaxé des autres faits qui lui étaient reprochés, notamment l'installation de plusieurs personnes dans un centre de vacances désaffecté dans le sud de la France. Huit mois de prison avec sursis avaient été requis à son encontre.

Avec notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt

Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis à l'encontre de l'agriculteur Cédric Herrou. Il a finalement été condamné ce 10 février par le tribunal de Nice à 3 000 euros d'amende avec sursis. C’est du sursis simple, cela veut dire qu’il n’aura pas à payer cette somme s’il n’a aucune condamnation dans les cinq ans à venir. La cour, dans sa lecture fait, une distinction : il est reconnu coupable de l’aide à l’entrée sur le territoire de personnes en situation régulière, puisqu’il a fait ce transport de part et d’autre de la frontière grâce à son véhicule.

A l’inverse, pour l’hébergement en octobre 2016 de 57 migrants dans un ancien camp de vacances de la SNCF, abandonné, la cour déboute le transporteur public et relaxe l’agriculteur puisque sur le plan légal, ce qui fait la différence, c’est l’absence de contrepartie dans son aide aux migrants. Une population qualifiée de « fragile », et en « situation de danger », selon la présidente de la cour pour qui l’état d’indignité de ces personnes ne saurait être contesté. On ne peut donc pas reprocher à quiconque de leur avoir ouvert leur porte ou alors de leur avoir offert un repas, ou apporter une écoute à cette détresse.

Cédric Herrou  a dix jours pour faire appel. Mais il ne devrait pas le faire puisqu’il se dit satisfait de cette lecture. C’est le cas aussi de son frère. La décision était très attendue par les associations humanitaires d'aide aux migrants. Sur les grilles du tribunal de Nice, on pouvait voir des affiches avec les inscriptions « Eux, c'est nous », et « Délit de solidarité » en soutien à Cédric Herrou.  Ils étaient 300 à Nice sur le parvis du Palais de justice, venus témoigner de ce soutien, et protester surtout contre toute éventualité de notion de délit de solidarité puisque le combat judiciaire ne s’arrête pas là pour eux. Il y a encore d’autres dossiers qui sont à l’instruction.

Cédric Herrou a fait de l'aide aux migrants un cheval de bataille, et dans ses diverses prises de parole, dit assumer les risques encourrus. Ces derniers jours, il avait multiplié les attaques contre la préfecture et le département des Alpes Maritimes et dénoncé un procès politique.

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