C’est un déplacement qui était dans l’air du temps depuis plusieurs semaines. La date semble désormais être arrêtée. Marine Le Pen devrait se rendre à Beyrouth les 10 et 11 février prochains. La candidate d'extrême droite a demandé à rencontrer le président Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri ainsi que le président du Parlement Nabih Berri. Un voyage confirmé à RFI et à l’AFP par plusieurs cadres du Front national. Un déplacement également confirmé à RFI par une source libanaise, même si cette dernière précise que pour l’heure aucun rendez-vous n'a été fixé par les autorités du pays.
Une visite possible depuis la prise de pouvoir de Michel Aoun
Cette visite a été rendue possible par l’accession au pouvoir de Michel Aoun. Une élection à la présidence libanaise que Marine Le Pen s’était empressée de saluer le 31 octobre dernier. « Cette élection doit mettre fin à la crise politique que traverse le pays et contribuer à sa stabilité indispensable dans un environnement fortement impacté par la guerre en Syrie voisine, avait écrit la candidate dans un communiqué. Michel Aoun incarne aujourd’hui l’unité, et saura préserver au-delà des clivages communautaires, la paix civile et la souveraineté nationale libanaise. »
L’ancien chef de l’armée libanaise a entretenu par le passé des liens de proximité avec certains membres du Front national. A la fin des années 80, lorsqu’il était chef du gouvernement intérimaire, plusieurs personnalités d’extrême droite étaient venues le rencontrer. Lors de son exil en France, il avait également reçu chez lui Jean-Marie Le Pen et Gilbert Collard. « J’allais le voir très souvent, confie ce dernier, je jouais au ping-pong avec lui. C’est un homme que j’apprécie énormément. »
Un voyage à plusieurs objectifs
L’objectif de ce déplacement pour la présidente du FN : travailler non seulement sa stature internationale mais également tenter de se réapproprier le combat en faveur des chrétiens d’Orient, et ce alors que François Fillon était depuis des mois en première ligne sur ce dossier. En difficulté suite aux soupçons d’emploi fictif de son épouse, le candidat de la droite a annulé sa visite à Beyrouth prévue pour ce week-end. Dans un pays meurtri par des années de conflit, « il y a aussi un message de réconciliation qui paraît intéressant », ajoute un cadre du Front national.