avec nos envoyés spéciaux à Lille et Nancy, Anissa El Jabri et Valérie Gas
Benoît Hamon a terminé sa campagne à Lille, qui lui a donné 53% au premier tour. Une bouffée d'air pour le candidat, que certains socialistes menacent de quitter à peine sa victoire actée.
Il arrive les traits tirés : la fatigue de la campagne. Des rappeurs lillois sont là pour l'accueillir. Pour Martine Aubry, c'est tout comme : alitée, la maire de Lille fait diffuser ce message enregistré au meeting : « Ne lâchez rien. Vous êtes en train de faire renaître la politique, a salué la maire de Lille. N'écoutez pas le coeur des grincheux. »
Ces « grincheux » sont bien sûr ceux qui préfèrent Emmanuel Macron à Benoît Hamon. L'ex-ministre de l'Economie pourrait dès lundi recevoir le soutien d'élus socialistes, actant la division dans les rangs du PS. « Le droit à l'éducation, le droit au travail, voilà ce qui nous différencie d'hommes et de femmes de droite », a martelé le favori du scrutin de dimanche.
Et le candidat a une fois de plus appelé à l'union : « Imposez le rassemblement de la gauche, donnez-moi de la force dimanche prochain ! » a lancé Benoît Hamon à ses militants. A Lille comme ailleurs, peu de cadres locaux du parti étaient présents. L'appareil socialiste se donne encore un peu de temps pour faire son choix.
Manuel Valls y croit encore
La campagne de Manuel Valls pour la primaire est également terminée. Pour son dernier déplacement, il s’est rendu en Meurthe-et-Moselle dans plusieurs villes des alentours de Nancy. Il a redit sa foi en la victoire. Et maintenant, il ne lui reste plus qu’à attendre le verdict des urnes.
La nuit était tombée sur Nancy quand Manuel Valls est arrivé dans un restaurant où étaient réunis quelques dizaines de ses partisans. Après un accueil chaleureux, le candidat a prononcé les derniers mots de sa campagne : « Merci. Je voulais terminer ma campagne en Meurthe-et-Moselle et le seul message que je veux faire passer c’est que tout est possible en ce qui concerne cette primaire ».
C’est à Nancy qu’il avait effectué son dernier déplacement de Premier-ministre, c’est à Nancy qu’il a terminé sa campagne de candidat. Manuel Valls a donc bouclé la boucle : « Ce sont les électeurs qui décideront, quelques centaines de milliers et j’espère bien d’avantage d’électeurs. Et tout change », a affirmé l'ex-Premier ministre.
Mais cette victoire au Parti socialiste, certains n’y croient plus et ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas Benoît Hamon s’il est vainqueur. Didier Guillaume, le directeur de campagne de Manuel Valls n’approuve pas, mais prend acte : « Certains élus pensent que si Manuel Valls n’est pas candidat, peut-être iront-ils chez Macron », a-t-il réagi.
En attendant les grandes manœuvres au PS, Manuel Valls reste concentré et prend avec humour le désintérêt pour la primaire manifesté par François Hollande qui assistera dimanche à la finale de l’équipe de France au Mondial de handball : « Il a bien raison. L’équipe de France est tout à fait extraordinaire. Et peut-être que vous m’y verrez, on ne sait jamais », ironise-t-il. Un éclat de rire pour terminer une campagne qui n’aura pas été de tout repos.