On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, surtout lorsque l'on ne peut plus compter sur personne. Dans son intervention, François Hollande s'est donc appliqué à défendre son bilan. Sur les comptes publics d'abord, qui s'approchent des critères européens, à l'exception notable de la dette. Il souligne également devant la volonté de réforme du candidat de la droite à la présidentielle François Fillon que les comptes de la Sécurité sociale sont désormais à l’équilibre. Succès revendiqué également sur la lutte contre le réchauffement climatique avec l'accord de Paris, bien qu’il soit fragilisé par les projets du président élu américain Donald Trump.
Sur la politique économique et notamment sur la réduction des charges des entreprises, CICE et pacte de responsabilité, ainsi que sur la réforme du marché de travail avec la loi El Khomri, Le président assume, malgré la révolte de la gauche du PS et de nombreuses manifestations. Seul regret avoué, qui a aussi déchiré sa majorité, avoir proposé la déchéance de nationalité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Un dossier sur lequel François Hollande affiche sa fierté après l’intervention au Mali et malgré la prolongation de l’état d’urgence. Il annonce d’ailleurs que jusqu’au terme de son mandat, il continuera à défendre les Français face à une menace qui n’a jamais été aussi forte.
Une impopularité chronique
Sur le chômage, là aussi, il revendique des résultats, bien que tardifs. Mais s'il n'est pas en situation de solliciter un nouveau mandat, c'est aussi parce que la baisse significative à laquelle il avait lui-même conditionné une candidature n'est à l'évidence pas là. C'est sans doute la seule chose qui lui aurait permis de compenser une image et une communication désastreuse. De l'affaire Leonarda en passant par l'exposition de sa vie privée sur les réseaux sociaux et dans la presse people, jusqu'au livre de confidences - Un président ne devrait pas dire ça... - qui a contribué à définitivement sceller son sort, François Hollande n'aura jamais réussi à sortir durablement d’une impopularité qui aura marqué tout son quinquennat. Une impopularité permanente et abyssale qui aura battu des records sous la cinquième République pour arriver à seulement 4% d’opinions favorables avant l’annonce du renoncement. Une impopularité qui restera probablement un cas d'école, un véritable objet d'étude.