Procès de la «chemise arrachée»: trois anciens salariés d'Air France condamnés

Deux directeurs d'Air France torse nu, contraints d'escalader une grille pour échapper à une foule en colère après l'annonce d'un plan social. Les images ont fait le tour du monde en octobre 2015. Ce matin, le tribunal de Bobigny a rendu son jugement contre les quinze salariés de la compagnie aérienne française, poursuivis pour violences et dégradations en réunion. Et des peines de prison ont été prononcées. 

Avec notre envoyé spécial à Bobigny, Raphaël Reynes

Ils étaient debout face au président du tribunal. Les quinze salariés poursuivis n’ont pas bronché à la lecture du jugement.

Cinq d’entre eux comparaissaient pour violences en réunion et trois écopent effectivement de peine de prison avec sursis, trois mois ou quatre mois qui ne seront pas inscrits au casier judiciaire des prévenus, a indiqué le tribunal. Les deux autres sont relaxés.

Dix salariés étaient par ailleurs poursuivis pour des dégradations au préjudice d’Air France, notamment pour la destruction d’un portail d’accès au siège de la compagnie aérienne sur l’aéroport de Roissy. Tous sont condamnés à payer 500 euros d’amende, et un euro de dommages et intérêts à leur employeur.

La page est tournée ?

La compagnie aérienne se dit satisfaite du jugement, prête à tourner la page. Mais les avocats des prévenus, eux, s’indignent, dénoncent un jugement politique et envisagent de faire appel.

Ils affirment craindre qu’Air France utilise ce jugement désormais pour licencier les salariés condamnés, les licencier pour faute lourde, c’est-à-dire sans aucune indemnité de licenciement.

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