François Fillon et Alain Juppé sont au moins d’accord sur une chose : la nécessité de renforcer la place de la France dans les relations internationales. « Remettons notre pays au centre du jeu », propose le premier. Il « faut rendre à la France sa faculté de peser dans le monde », insiste le second.
Sur le conflit syrien, en revanche, les différences sont nettes. En Syrie, la lutte contre le groupe Etat islamique « sera ma priorité absolue », affirme Alain Juppé. Qui précise aussitôt : « Je ne m'allierai pas avec Bachar el-Assad ». Dans ce dossier, le candidat Juppé prône la continuité de la position française. François Fillon propose quant à lui de changer de cap et de discuter « avec l'ensemble des partenaires qui comptent », à savoir le régime de Bachar el-Assad, mais aussi ses alliés iranien et russe.
A la Russie de Vladimir Poutine, Alain Juppé demande de « réfléchir à une solution politique durable en Syrie, plutôt que de vouloir imposer une fausse paix des cimetières ». Il suggère par ailleurs à Moscou d'agir « sans ingérence ni nostalgie impériale ». A l'inverse, François Fillon envisage de renouer « une relation franche et solide » avec les Russes. Et il plaide pour la levée des sanctions européennes qui visent Moscou depuis la crise ukrainienne. Ces derniers jours, Vladimir Poutine a exprimé ce qui peut ressembler à une préférence, en qualifiant François Fillon de « grand professionnel ».
→A écouter l'invité Afrique: Les messieurs Afrique de François Fillon et Alain Juppé