Pour François Hollande, l'élection de Trump ouvre une période d'incertitude

La victoire de Donald Trump a suscité une avalanche de réactions dans le monde. En France, le président Hollande a adressé des félicitations tièdes à Donald Trump avant de réagir : « Cette élection américaine ouvre une période d'incertitude. » A gauche plus largement, la classe politique a trouvé le moyen d’y voir une validation de sa propre stratégie, de son propre programme ou plus prosaïquement de son propre positionnement pour la présidentielle française de 2017, à commencer par ceux qui critiquent François Hollande.

Une allocution suite à une élection, la chose est plutôt rare, car selon un conseiller, la désignation de Donald Trump est un événement considérable. Au final, des félicitations du bout des lèvres, comme il est naturel de le faire a dit François Hollande. On a vu plus chaleureux. Et puis surtout, le président a essentiellement souligné les risques de ces résultats.

« Cette élection américaine ouvre une période d’incertitude. Je dois l’aborder avec lucidité et clarté. Les Etats-Unis constituent un partenaire de tout premier plan pour la France. Et ce qui est en jeu, c’est la paix, c’est la lutte contre le terrorisme, c’est la situation au Moyen-Orient, ce sont les relations économiques et c’est la préservation de la planète. Sur tous ces sujets, j’engagerai sans tarder une discussion avec la nouvelle administration américaine. Elle entrera en fonction le 20 janvier. Mais je le ferai avec vigilance et franchise, car certaines positions prises par Donald Trump durant la campagne américaine doivent être confrontées aux valeurs et aux intérêts que nous partageons avec les Etats-Unis. »

« Donald Trump », François Hollande sur une allocution de trois minutes a prononcé son nom à peine une fois. En privé, le président a toujours eu des mots très durs pour le président américain élu.

Les derniers en date cités par des journalistes du quotidien Le Monde : « C’est un être que je trouve, dans tous les sens du terme, vulgaire. » François Hollande qui ne connaît pas Donald Trump n’a pas encore eu de contact direct. Le premier coup de fil entre les deux hommes s’annonce à n’en pas douter plutôt frais.

La gauche réagit

Les premiers commentaires des politiques de gauche sur les réseaux sociaux sont arrivés très vite, et de Jean-Luc Mélenchon à Benoît Hamon en passant par Arnaud Montebourg, c’est simple : la défaite des démocrates c’est avant tout celle d’Hillary Clinton.

« Quand la gauche est trop libérale, trop proche des élites financières, cela ne marche pas.» Le commentaire est de l’ancienne ministre devenue députée frondeuse Aurélie Filipetti. Jean-Luc Mélenchon va même jusqu’ à l’affirmer : « L’ex-rival à la primaire d’Hillary Clinton, Bernie Sanders, lui, aurait gagné, à l’opposé sur l’échiquier de la gauche. » Emmanuel Macron voit aussi dans ce résultat la validation de sa démarche. Pour l’ex-ministre qui se présente comme le candidat hors appareils, hors sentiers battus, « la victoire de Trump témoigne d’un rejet du système profond, et sous-estimé ».

A tous ceux-là, Jean-Christophe Cambadélis a envoyé mercredi matin un rappel à l’ordre sec : « La gauche française est prévenue : elle continue ses enfantillages irresponsables et c’est Le Pen. »

Le refrain du vote utile chez les amis de François Hollande, on évite de l’entonner officiellement avec cet espoir à peine formulé : l’épouvantail Trump pourrait presque mécaniquement ramener des électeurs socialistes au bercail.

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