François Fillon ne serait qu’un « pauvre type », Jacques Chirac un « corrompu ». Quant à Gérard Larcher, il serait « trop laid » pour devenir ministre. C’est ainsi que Nicolas Sarkozy aurait, en petit comité, qualifié ses amis durant sa présidence à en croire Patrick Buisson. L’ancien chef de l’Etat aurait également dit partager des valeurs communes avec le Front national.
Des accusations que le camp Sarkozy a tenté de minimiser mercredi, à l'instar du député Les Républicains Georges Fenech, croisé à l'Assemblée nationale : « Chacun comprend qu'à l'approche d'échéances aussi importantes, il y ait des volontés de règlement de comptes, ça a toujours existé. Patrick Buisson est un peu dans cet état d'esprit je crois, ce qui est malheureux d'ailleurs, parce que c'est un homme de qualité. Mais je ne vois vraiment pas en quoi cela pourrait influer sur le choix des électeurs. »
Pas d’inquiétude officiellement chez les proches de l’ancien président. De toute façon, Patrick Balkany en est convaincu, « tout ce qu'on peut dire sur Sarkozy ne fait que renforcer au contraire sa bonne image à droite ». Voilà d'ailleurs peut-être pourquoi les proches d’Alain Juppé n’ont pas voulu en rajouter.
« Ça fait partie des vicissitudes de la vie politique, mais ce n'est pas très élégant de la part de M. Buisson », explique par exemple le député Laurent Marcangelli. Pas très élégant peut-être, mais hors micro, certains députés juppéistes se frottent les mains : « Ça va le fragiliser, car ça montre sa façon de faire », se félicite l’un d’eux. Et un autre de se réjouir : « Il paie là sa surexposition permanente. »