Charles-de-Gaulle express: Air France opposé à une taxe sur les billets

Début de brouille en France autour du projet de liaison ferroviaire entre la Gare de l'Est à Paris et l'aéroport Charles-de-Gaulle. Serpent de mer depuis des décennies, ce train express devrait permettre de rejoindre l'aéroport parisien en vingt minutes d'ici à 2024, avec une desserte tous les quart d'heure. 2024 année de Jeux olympique : cette liaison serait donc un argument de plus en faveur de Paris, ville candidate. Reste évidemment le problème du financement de ce projet. Il est question d'une taxe sur les billets d'avion. Et c'est là que le bas blesse.

Un milliard quatre cents millions d'euros. Voilà ce que coûterait la seule construction de cette liaison ferroviaire. Montant auquel il faudrait ajouter près de trois cents millions d'euros pour les trains, sans compter les frais d'exploitation dans un second temps. Or les 24 euros du billet prévu pour un aller dans ce train express ne suffiront pas seuls à financer ce projet. Le gouvernement envisage donc d'instaurer dès l'an prochain une taxe d'un peu plus d'un euro sur chaque billet d'avion arrivant ou décollant de Charles-de-Gaulle.

Air France a fait ses calculs et réagi aussitôt : une taxe d'un euro par billet coûtera 17 à 20 millions d'euros à la compagnie dès 2017, pour un service dont les passagers ne bénéficieront pas avant 2023, proteste le PDG d'Air France et ce, ajoute Frédéric Gagey, alors que la compagnie ne cesse de réduire ses coûts pour être plus compétitive et rester dans la course.

Le patron d'Air France-KLM a lui directement écrit à Manuel Valls pour lui signifier clairement que le groupe n'a pas les moyens de se sacrifier pour ce Charles-de-Gaulle express. Avec cette taxe, le gouvernement espérait convaincre les banques de la viabilité du projet, et éventuellement attirer de nouveaux partenaires en plus des deux déjà impliqués, SNCF Réseau et Paris Aéroport.

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