Avec notre envoyé spécial à Vitrolles, Stéphane Burgatt
Si les flammes sont aux portes de la ville à plusieurs endroits, les fumées ont déjà envahi le quartier et Soraya gagne le gymnase mis à disposition, un torchon humide plaqué sur la bouche. « Je n’arrive pas à respirer, ça me prend à la gorge », se plaint-elle.
Dans ce gymnase où règne une chaleur écrasante, la détresse et la peur sont palpables et beaucoup comme Martine font les cent pas. « Ça ne va pas. Tout cela m’angoisse. Tout brûle, on ne peut pas respirer. J’ai plein de cendres sur mon balcon. Je n’en peux plus », lâche-t-elle.
Un millier d’habitants au total a été évacué à Vitrolles dans la hâte. C’est le cas d’Antoinette. Elle n’est pas la seule partie de chez elle sans rien emporter. « Ni porte-monnaie, ni carte vitale, ni portable, rien, absolument rien. Je n’ai que mes clés », raconte-t-elle.
Et très peu au final ont compris qu’ils ne dormiraient pas chez eux cette nuit. C’est le cas de Yann qui s’active sur son téléphone portable. « Les chambres d’hôtel sont prises d’assaut, on cherche en vain, tout est complet. On est coincé là ». Et par la fenêtre, beaucoup observent un balai ininterrompu des canadairs dans le ciel qui se livrent à un combat pour le moment inéquitable.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Caseneuve, s'est rendu dans la soirée au PC des secours, installé à Aix-en-Provence. L'objectif est d'éviter que les feux ne gagnent les villes, et notamment Marseille, la deuxième agglomération du pays, a souligné le ministre.
Un autre incendie, dans l'Hérault cette fois, au nord de Béziers, a parcouru environ 200 hectares. Quatre pompiers qui luttaient contre les flammes ont été blessés alors que les flammes encerclaient leur véhicule. Trois d'entre eux sont très grièvement brûlés. Le feu a ensuite été circonscrit.