Saint-Etienne-du-Rouvray: le profil d’un assaillant fait polémique

L'un des deux auteurs de la prise d'otages qui a eu lieu ce mardi matin dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, au cours de laquelle un prêtre a été égorgé, était connu des services antiterroristes. Cet homme, formellement identifié par les enquêteurs comme étant Adel K., avait tenté de rallier la Syrie en 2015 et avait été mis en examen à son retour en France. L'information a rapidement fait réagir la droite et l'extrême droite.

L’un des deux assaillants abattus par les policiers ce mardi a été formellement identifié comme étant Adel K.. Cet homme, connu des services antiterroristes, avait tenté de rallier la Syrie en 2015 et avait été, à son retour, mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire, avant d'être libéré sous bracelet électronique.

Le député européen Front national et maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, a vivement réagi à cette information en réclamant sur Twitter « le nom du juge pourri ayant libéré ce terroriste ».

Le gouvernement à nouveau critiqué

Comme après l'attentat de Nice, l'opposition de droite et d'extrême droite n'ont pas attendu pour partir à l'attaque contre le gouvernement socialiste, accusé de laxisme ou d'incompétence dans la lutte antiterroriste.

Le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, a demandé à François Hollande d'appliquer « sans délai » les propositions de la droite. « Notre ennemi n'a pas de morale », a déclaré Nicolas Sarkozy, appelant à être « impitoyable ». « Les arguties juridiques, les précautions, les prétextes à une action incomplète, ne sont pas admissibles, a affirmé l'ancien chef de l'État. Cette situation doit nous conduire à la plus grande lucidité et à enfin comprendre que nous devons changer profondément la dimension, la mesure, la stratégie de notre riposte. Nous ne pouvons plus perdre de temps. C'est la guerre et il n'y a pas d'autre choix que de la mener et de la gagner ».

Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti est allé dans le même sens sur Twitter. « La France est en guerre, il faut enfin réagir et prendre dès aujourd'hui des mesures pour mieux protéger les Français (...) Dans le cadre de l'état d'urgence, les individus fichés pour radicalisation doivent être assignés à résidence (...) La France doit expulser immédiatement tous les étrangers radicalisés (...) Les flux migratoires provenant des zones à risques doivent être totalement interrompus », a-t-il déclaré dans plusieurs tweets.

Marine Le Pen accuse pour sa part le gouvernement de laxisme. La présidente du Front national a lancé un appel à l'exécutif, estimant qu' « il n'était plus possible de ne pas agir ». « Devant la multiplication effrayante des attentats perpétrés sur notre sol, désormais quasi hebdomadaires, et devant l'insupportable gradation dans le degré de barbarie, nous disons au gouvernement et au président de la République qu'il n'est plus possible de ne pas agir », écrit Marine Le Pen dans un communiqué.

Un peu plus tôt dans la journée, le président socialiste François Hollande avait appelé à la « cohésion » d’un pays déjà ébranlé par l'attaque de Nice, qui a fait 84 morts et plus de 350 blessés le 14 juillet dernier. « Nous sommes face à une épreuve, une de plus, a déclaré le chef de l'État aux journalistes sur les lieux de l'attaque. La menace reste très élevée. Daech nous a déclaré la guerre. Ce que veulent faire ces terroristes, c'est nous diviser. Nous devons être dans une cohésion, dans un ensemble, dans un bloc que personne ne doit pouvoir fissurer. »

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